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Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur

Page publiée le 08/04/2025

Les nouvelles technologies au service de l’agriculture durable

L'agriculture est la deuxième industrie la plus émettrice de gaz à effet de serre en France, à égalité avec l'industrie manufacturière, représentant 19 %(1) des émissions totales. Face au dérèglement climatique et à la raréfaction des ressources, comment peut-elle évoluer pour concilier productivité et respect de l’environnement ? Quelles innovations technologiques permettent d’optimiser la gestion des exploitations agricoles tout en réduisant leur empreinte carbone ? Découvrez les leviers qui façonnent l’agriculture de demain.

© Adobe Stock - Leonardo

Sommaire

Les nouvelles technologies au service de l’agriculture durable : un panorama global 

Depuis les années 2010, le numérique a fait son entrée dans les exploitations agricoles. Capteurs pour analyser les agroécosystèmes, logiciels de recommandation, automatisation de certaines tâches, robots pour doser les quantités d’eau, d'intrants, etc. Les nouvelles technologies peuvent faciliter votre activité au quotidien.

1. Les enjeux et les bénéfices de technologies innovantes

Aujourd’hui, 98 % des agriculteurs possèdent un ordinateur, 70 % des nouvelles installations d’élevage intègrent des robots de traite, et près de 10 000 robots sont utilisés dans les exploitations françaises, soit un taux d’équipement global de 10 %(1).
L'Agri-Tech, ou technologies agricoles innovantes, transforme plusieurs aspects du secteur. Ces technologies ouvrent de nouvelles possibilités pour :

  • L’agriculture de précision : utilisation de capteurs et de drones pour une gestion optimisée des cultures.
  • La gestion durable des ressources : irrigation connectée et outils intelligents pour préserver les sols et l’eau.
  • L’élevage automatisé : suivi en temps réel et optimisation des soins aux animaux grâce à des solutions connectées.
  • Les systèmes de gestion des cultures : intégration de l’IA et de capteurs pour améliorer les cycles de production.

En réponse aux défis croissants auxquels est confrontée l’agriculture moderne – durabilité, rentabilité, préservation des ressources et réduction de l’empreinte écologique – de nouveaux outils apportent des solutions concrètes, aux résultats mesurables.

2. Les principales innovations technologiques 

Le paysage de l’Agri-Tech est riche d’innovations. 

Les drones survolent les champs pour effectuer des diagnostics phytosanitaires et détecter les signes précoces de stress hydrique.

L’Internet des objets (IoT) permet de collecter des données en temps réel grâce à des capteurs placés dans le sol ou en milieu climatique. 

Parallèlement, le Big Data transforme ces données en analyses prédictives pour faciliter l’ajustement des pratiques agricoles. 

L’intelligence artificielle et les robots agricoles viennent compléter ces dispositifs afin d’offrir une automatisation accrue et une meilleure précision dans l’application des traitements.

Les drones : une nouvelle perspective pour la surveillance et l’optimisation des cultures 

Les drones se révèlent être de précieux alliés pour une agriculture de précision : ils sont faciles à mettre en place et leurs usages sont nombreux. 

1. Quelles applications pratiques ?

Les drones permettent une surveillance régulière et précise des cultures, réalisent des diagnostics phytosanitaires et détectent les zones touchées par le stress hydrique ou les ravageurs. Grâce aux images aériennes détaillées, ils permettent d’optimiser l’irrigation et d’appliquer les intrants de façon ciblée, réduisant ainsi l’impact environnemental sur les sols.

Ces multiples applications font du drone un outil de plus en plus prisé par les agriculteurs. Aujourd’hui, les drones agricoles représentent 11 % du marché mondial des drones(2), un secteur qui pesait plus de 791 millions de dollars en 2023(2).

Sachez tout de même qu’il existe des zones où le pilotage de drone est autorisé, d'autres où il est interdit. Certaines zones connaissent des restrictions. Une carte interactive fournie par le gouvernement vous permet d’identifier les zones où il est possible de faire voler un drone.


2. Comment enregistrer votre drone ?

L'utilisation des drones agricoles est encadrée par une réglementation stricte. Avant tout vol, certaines formalités sont obligatoires, notamment l’enregistrement auprès de la DGAC(3) (Direction générale de l’aviation civile).

Depuis le 1er janvier 2024, les drones doivent porter une mention de classe CE, divisée en cinq catégories (C0 à C4) selon leur poids(3) :

  • C0 (moins de 250g) : Pas d’enregistrement obligatoire, sauf s’il est équipé d’une caméra.
  • C1 (entre 250 et 900 grammes et équipé d'une fonction d'identification directe à distance) : Enregistrement obligatoire sur le portail Alpha Tango.
  • C2 (entre 900 grammes et 4 kilogrammes et équipé d'une fonction d'identification directe à distance et d'un mode basse vitesse)
  • C3 et C4 (entre 4 et 25 kilogrammes et équipé d'une fonction d'identification directe à distance)

Si votre drone fait partie de la catégorie C0, vous n’êtes pas tenu de le déclarer. En revanche, s’il est doté d’une caméra, vous devrez vous enregistrer en ligne auprès de la DGAC.

Si votre drone fait partie des catégories C1, C2, C3 ou C4, vous devez : 

  • Vous enregistrer en ligne ;
  • Déclarer votre drone sur le portail Alpha tango si sa masse est supérieure ou égale à 800 grammes ou s'il est équipé d'un dispositif de signalement électronique.

Faire voler un drone non enregistré vous expose à une amende de 750 €.

L’enregistrement est valide pour une durée maximale de 5 ans, précisée sur le certificat obtenu. Le numéro d’enregistrement doit être apposé sur le drone, sauf s’il est déjà immatriculé. En l’absence de ce numéro, vous encourez également une amende de 750 €.

Si vous modifiez votre drone, un nouvel enregistrement est obligatoire sous peine de la même sanction.
En cas de contrôle, ne pas pouvoir présenter immédiatement le certificat d’enregistrement peut entraîner une amende de 38 €.

3. Formation au vol de drone

Une formation est recommandée pour garantir un usage sécurisé et conforme des drones, que ce soit pour le loisir ou pour l’activité agricole(3) : 

Drones de catégorie C0 : Aucune formation obligatoire, mais la formation en ligne "Catégorie ouverte A1/A3" sur Alpha Tango est conseillée.

Drones de catégorie C1, C3 ou C4 : Formation en ligne "Catégorie ouverte A1/A3" obligatoire avec test d'évaluation de 40 questions (75 % de bonnes réponses requis, tentatives illimitées).

Drones de catégorie C2 : Même formation que les catégories C1, C3 et C4, mais avec un examen complémentaire pour les vols à proximité des personnes (moins de 30 mètres), nécessitant un brevet d’aptitude de pilote à distance délivré par la DGAC.

Les attestations et brevets sont valables 5 ans, avec renouvellement via un nouvel examen.

En cas de non-respect, une amende de 450 € peut être appliquée pour absence de certification. Lors d'un contrôle, le fait de ne pas présenter immédiatement le brevet d’enregistrement peut entraîner une amende de 38 €.

Toutes les formations sont accessibles sur le portail Alpha Tango.

4. Se renseigner sur les modèles de drones

Avant d’investir dans un drone agricole, pensez à bien vous informer sur les caractéristiques des modèles qui correspondent le mieux à vos besoins spécifiques. La diversité des usages rend le choix parfois complexe, c'est pourquoi consulter des experts en magasins spécialisés peut grandement vous aider.

Cela permet non seulement de mieux comprendre les fonctionnalités offertes, mais également d’éviter d’investir dans un équipement qui ne répondrait pas pleinement à vos attentes. En prenant le temps de demander conseil, vous maximisez vos chances de trouver le drone agricole idéal pour vos exploitations.

Pour choisir le drone agricole adapté, plusieurs critères doivent être pris en compte :

  1. Taille de l'exploitation : Les drones à voilure fixe sont souvent préférés pour les grandes surfaces en raison de leur autonomie de vol.
  2. Type de cultures : Les capteurs multispectraux sont utiles pour analyser la santé des cultures.
  3. Autonomie et distance de vol : Un drone avec une longue autonomie est crucial pour les grandes exploitations.
  4. Charge utile : La capacité d'emport du drone est importante pour les applications de pulvérisation ou d'épandage.
  5. Facilité d'utilisation : Les logiciels et la facilité de pilotage sont des aspects à considérer pour une utilisation efficace.
  6. Réglementation : Assurez-vous que le drone respecte les réglementations en vigueur et que vous avez les formations nécessaires.

En prenant en compte ces critères, vous serez mieux équipé pour choisir le drone agricole qui optimisera vos opérations et répondra à vos besoins spécifiques.

5. Entretenir votre drone

Un entretien adapté à l’usage agricole de votre drone est essentiel pour optimiser son efficacité sur le terrain. Voici quelques bonnes pratiques :

  • Inspecter régulièrement le drone pour détecter toute usure liée aux conditions agricoles (poussière, humidité, résidus de culture).
  • Nettoyer les capteurs et les buses de pulvérisation après chaque mission, pour garantir une application précise des traitements.
  • Vérifier l’état des hélices et des moteurs, particulièrement après des vols en milieu poussiéreux.
  • Contrôler la batterie et adapter son entretien aux cycles d’utilisation intensifs propres aux travaux agricoles. 

Un suivi rigoureux permet d’améliorer la longévité du drone et de maintenir ses performances pour une agriculture durable et efficiente.

L’Internet des Objets (IoT) pour une gestion intelligente des exploitations 

1. Déploiement des capteurs et collecte des données

L’Internet des Objets, également appelé IoT (de l’anglais Internet of Things), repose sur l’installation de capteurs intelligents qui collectent en continu des données sur le sol, le climat ou les systèmes d’irrigation des exploitations agricoles. 

Ces capteurs permettent aux agriculteurs de suivre en temps réel l’évolution de leurs cultures et de mieux comprendre les conditions environnementales. Par exemple, ils peuvent : 

  • Mesurer l’humidité du sol.
  • Surveiller la température dans les serres.
  • Suivre l’état de santé du cheptel grâce à des capteurs placés sur les colliers.
  • Suivre l’évolution des cultures avec des capteurs directement installés sur des plantes et des fruits pour recueillir des informations pertinentes comme le taux de croissance ou l’hydratation.

2. Comment exploiter les données pour une prise de décision éclairée 

Les informations recueillies via l’IoT sont intégrées dans des outils de pilotage et d’aide à la décision qui facilitent la planification des actions sur le terrain. 

Ces logiciels permettent d’optimiser l’irrigation, de planifier les apports en fertilisants, de prévenir les maladies dans les cheptels ou les cultures, etc. En transformant les données brutes en indicateurs clés de performance, les exploitants bénéficient d’un véritable tableau de bord, les orientant vers des prises de décision rapides et adaptées aux réalités de leurs situations.

De nombreux outils et logiciels sont disponibles, en fonction des besoins et des spécificités de chaque exploitation. Pensez à vous renseigner auprès de marques (Sinafis, Karnott, Hi-Phen…) qui pourront vous orienter. 

Le Big Data : anticiper et optimiser la production agricole 

1. La collecte et le traitement des données agricoles 

Le Big Data en agriculture, également appelé "Big Agro Data", désigne le stockage, l'organisation, la valorisation et la diffusion massive de données issues d'outils numériques dans le secteur agricole. Cette révolution numérique repose sur trois principes clés(4)  :

  1. Volume : traitement d'une quantité massive de données
  2. Variété : informations provenant de multiples sources
  3. Vélocité : rapidité de création, collecte et partage des données

L’exploitation du Big data agricole(5) est aujourd’hui possible par l’arrivée à maturité de technologies nécessaires à la collecte d’informations : les capteurs, drones, satellites comme outils d'acquisition de l’information ; le cloud pour le stockage, la mutualisation et la redistribution ; et l’intelligence artificielle pour l’analyse des données. 

La qualité et la sécurité des informations liées aux activités sont primordiales pour assurer leur fiabilité. En centralisant ces données dans des bases spécialisées, il devient possible d’identifier des tendances et d’ajuster les stratégies de production. Aujourd’hui, les géants du web proposent aux agriculteurs d’analyser leurs données via des solutions dédiées basées sur leurs clouds : Farmbeats de Microsoft, Farmobile d’Amazon ou encore l’application Resolution d’Apple(6).

2. Des outils prédictifs et d’aide à la décision 

L’analyse des données offre aux exploitants agricoles de nombreuses possibilités. Il peut s’agir de prédictions des rendements et d’optimisation des pratiques culturales en fonction des prévisions. Grâce aux outils prédictifs, il est par exemple possible d’ajuster en temps réel la gestion des ressources et d’améliorer le pilotage des élevages.

Accompagnement et droits

Les Chambres d’agriculture(7) offrent ainsi des formations et un soutien à la transition numérique. Par ailleurs, les dispositifs France Num peuvent vous aider à obtenir un appui financier pour cette transformation.

Les Chambres d’agriculture jouent également un rôle clé dans la gestion des données agricoles afin de garantir que les informations produites sur et par l’exploitation restent la propriété de l’agriculteur. En France, ces derniers conservent la « maîtrise d’usage » de leurs données, qu’elles soient saisies par eux-mêmes ou par un tiers(4). Cela signifie qu’ils gardent le contrôle de l’accès et de l’utilisation de leurs informations, même s’ils consentent à leur collecte. Cette maîtrise est essentielle pour éviter une dépendance aux grands groupes, préserver l’autonomie stratégique des exploitations et empêcher toute exploitation non consentie des données agricoles(8).

Sources :

(1) Penser le numérique pour une agriculture durable - INRAE - 2023
(2) Le marché des drones : faits et chiffres - Statista - 2024
(3) Drone : règles de pilotage à respecter - Service Public - 2024
(4) Big data en agriculture : la révolution des données agricoles - Smag Tech - 2021
(5) La science des données et l’intelligence artificielle au service de l’agriculture : synthèse des travaux des instituts techniques agricoles - ACTA - 2024
(6) Les grands enjeux de l’agriculture numérique : équipements, modèles agricoles, big data - Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire - 2022
(7) Comment mettre le numérique au service de l’agriculture pour mieux gérer son exploitation, de la production à la commercialisation ? - France Num, portail de transformation numérique des entreprises – 2025
(8) AgTech : maîtriser les données pour améliorer les pratiques agricoles - Outscale - 2021

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