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Page mise à jour le 07/02/2020

Être agriculteur urbain : une tendance intéressante ?

Depuis quelques années, l’agriculture urbaine et périurbaine connaît un véritablement engouement. Sur les toits, dans les parkings, sur les murs, sur des terrains abandonnés, des jardins potagers et des microfermes urbaines voient le jour. Vous vous interrogez sur l’intérêt de ce type d’agriculture ? Vous souhaitez lancer un projet d’agriculture urbaine ? MMA vous livre quelques éléments d’introduction pour mieux saisir les avantages et les inconvénients de cette nouvelle tendance.

Pratiquer l'agriculture urbaine : comment s'y prendre et où s'installer ?
© AYAimages - AdobeStock

Selon le rapport des Nations Unies datant de 2018, la population mondiale sera de 9,7 milliards d’habitants et deux personnes sur trois habiteront dans des villes ou des centres urbains d’ici 2050. Forte de ce constat, l’agriculture urbaine a l’ambition de nourrir les citadins plus sainement et pour moins cher.  

Quels sites sont compatibles avec l’agriculture urbaine et comment y accéder ? 

Pour trouver un site où installer votre projet, vous pouvez vous tourner vers : 

  • Les collectivités locales qui possèdent des terrains ou des murs publics sur lesquels vous pourriez intervenir. Ils peuvent également vous donner accès aux établissements scolaires où des jardins pédagogiques seraient les bienvenus;
     
  • Les bailleurs sociaux peuvent mettre à votre disposition certains jardins et toits d’immeubles; 
     
  • Les entreprises privées et les supermarchés sont également détenteurs de toits-terrasses exploitables; 
     
  • Plus rarement, les particuliers, par le biais d’habitants ou de syndics de copropriétés, s’ouvrent aux initiatives d’agriculture urbaine.

Quels produits cultiver et quels modes de culture adopter ? 

Jardin potager, verger, floriculture, microferme, apiculture, aviculture…, de nombreuses activités agricoles sont compatibles avec l’agriculture urbaine et périurbaine. L’élevage animal étant lié à une réglementation plus lourde (bien-être animal, sécurité sanitaire…), il est plus difficile de l’inscrire dans le cadre d’une agriculture urbaine. 

À noter : de nombreux légumes ont des cycles courts de 60 jours de production. Cela peut vous faire gagner du temps et vous permettre d’expérimenter régulièrement de nouvelles cultures. 

En fonction de votre souhait de rendement, de votre capacité d’investissement et votre installation, de nombreux modes de cultures existent. Pour les vergers et potagers, vous pouvez par exemple opter pour la culture : 

  • En pleine terre dans une zone délaissée ou une friche industrielle. Cette solution ne vous demandera que très peu de connaissances techniques spécifiques. Néanmoins, avant de vous lancer, sondez la qualité du sol et de la terre sur le site. 
     
  • En hydroponie (ou aéroponie) : dans cette configuration, la culture se fait hors sol et elle est réalisée sur un substrat inerte (sable, laine de roche, billes d’argile). Les végétaux sont alimentés avec des solutions nutritives en circuit fermé, à l’aide de fertilisants. Ce mode de culture a l’avantage d’être économe en eau et productif, il nécessite néanmoins des connaissances agronomiques et techniques très précises pour lesquelles vous pouvez vous former.
     
  • Sous serre en aquaponie : il s’agit d’une synthèse de l’hydroponie et de la pisciculture. Le principe est de créer un écosystème fermé vertueux dans lequel les déjections de poissons sont recyclées pour devenir un engrais naturel pour les légumes. L’eau est, elle aussi, recyclée au fur et à mesure en circuit fermé. 

Comment commercialiser des produits issus de l’agriculture urbaine ? 

Pour commercialiser vos produits auprès de consommateurs, plusieurs solutions s’offrent à vous : 

  • Les AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne);
     
  • La vente directe auprès des consommateurs ou des habitants du quartier;
     
  • Les marchés;
     
  • Les supermarchés et la grande distribution;
     
  • Les contrats directs avec les RIE (restaurants interentreprises), cantines et restaurants.

Quels sont les avantages de l’agriculture urbaine ? 

D’après les premiers retours d’expérience et le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) datant de juin 2019, les avantages et les inconvénients pourraient être les suivants : 

Bénéfices économiques

  • En tant que producteur, votre bénéfice sur vos productions sera plus important que dans le cadre d’un commerce avec intermédiaires si vous choisissez la vente en direct.  En effet, la réduction du nombre d’intermédiaires et du transport voire de l’emballage permettent de pratiquer des prix compétitifs et plus rémunérateurs. Néanmoins, le bénéfice économique est en général limité par l’impossibilité d’un rendement élevé comme nous l’évoquons ci-dessous. 
     
  • Les microfermes peuvent être un modèle peu engageant en termes de frais, car elles nécessitent peu de mécanisation et de mise en place. Par ailleurs, vous pouvez considérer l’agriculture urbaine comme un laboratoire pour l’agriculture rurale. À plus petite échelle, il est plus simple d’innover et de s’essayer à de nouveaux modes et conditions de culture, que vous pourrez par la suite déployer à grande échelle. 

Bénéfices sociaux

Les bénéfices pour le tissu social local sont multiples et grâce à un projet d’agriculture urbaine :

  • Vous valorisez et augmentez le foncier autour des lieux d’agriculture urbaine : en redonnant vie à des espaces urbains abandonnés, vous redynamisez tout un quartier;  
     
  • Vous créez du lien social en nourrissant les citadins et les habitants du quartier grâce à des visites et des activités au sein de votre lieu de production. L’agriculture urbaine vous permet plus largement de sensibiliser le grand public aux enjeux majeurs de l’alimentation et de l’environnement; 
     
  • Vous créez de l’emploi, notamment pour des personnes en réinsertion professionnelle; 
     
  • Vous participez à l’amélioration de l’autonomie alimentaire des villes et permettant aux citadins d’accéder plus facilement à des produits frais non transformés.

Bénéfices écologiques

La pollution en ville est une préoccupation majeure et l’agriculture urbaine permet de construire des villes plus résilientes pour les générations futures. 

  • Vous endiguez les îlots de chaleur urbains grâce à la végétalisation dans la ville de toits ou de friches abandonnées; 
     
  • Vous luttez contre l’imperméabilisation des sols à l’origine d’inondations et redonnez de la fertilité aux terrains urbains;
     
  • Vous favorisez la biodiversité en ville, érodée par l’artificialisation des sols;
     
  • Vous recyclez l’air, l’eau et les déchets. 

Quels sont les inconvénients ?

  • La viabilité économique : bien que l’on constate une meilleure rémunération des producteurs pour leurs produits, en comparaison du commerce avec des grandes surfaces par exemple, les acteurs du secteur manquent encore de recul pour analyser la rentabilité de l’agriculture urbaine. En effet, si l’intérêt des villes et des entreprises pour ces initiatives est croissant, il reste pour le moment difficile de savoir si ce modèle économique serait viable s’il n’était pas subventionné par le pouvoir public.
     
  • Une pratique récente : comme toute pratique récente, l’agriculture urbaine demande de la souplesse, car de nombreux ajustements seront nécessaires pour trouver une formule économique et agricole qui correspondra à votre projet, à vos besoins et vos ambitions. À l’heure actuelle, le panel de projets n’est pas encore assez dense pour analyser avec précision les facteurs de réussite indubitables.
     
  • Limite de production : du fait de la faible superficie du foncier disponible pour ce genre d’activité, le rendement des cultures ne permet pas toujours d’arriver à un bénéfice suffisant. 
    Pour ne pas en être dépendant, vous pouvez coupler les revenus de vos produits avec la vente de service, de formations ou d’ateliers pour les professionnels ou le grand public. 
     

Comment débuter un projet d’agriculture urbaine ?

1.    Formez-vous à l’agriculture urbaine :

Plusieurs formations longues et courtes existent en France, avec un diplôme ou une certification à la clé. L’ensemble de ces formations sur le site de l’Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle (AFAUP).

2.    Rapprochez-vous des acteurs du secteur : 

Si vous avez besoin d’aide sur votre projet, différentes associations pour l’agriculture urbaine en France peuvent vous accompagner, tout comme les mairies et les collectivités locales qui peuvent vous prodiguer un soutien technique, méthodologique, administratif, informationnel ou financier.

3.    Contactez votre région ou votre collectivité : 

L’agriculture urbaine rencontrant de plus en plus de succès dans les grandes villes, vous pourrez ainsi découvrir des opportunités ou participer à des appels à projets. Paris a par exemple lancé en 2014 le programme Pariculteurs. En 2019, c’est 21 projets d’agriculture urbaine qui ont été sélectionnés par la ville de Paris.

 

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(1) Dans les conditions, limites et exclusions de garanties fixées au contrat MMA Agri.

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