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Page publiée le 20/08/2024
Tout savoir sur l’agroécologie
Face aux différentes crises du monde agricole -sociale, écologique et économique-, les pratiques agroécologiques prennent de l’ampleur et séduisent de nombreux agriculteurs qui privilégient une production sans transformation ni ajout de produits chimiques. Explications.
L’agroécologie est une pratique de production agricole résiliente qui peut répondre aux bouleversements engendrés par le changement climatique.
© AdobeStock - Polpimol
Qu’est-ce que l’agroécologie ?
L’agroécologie, contraction entre « agriculture » et « écologie », désigne un ensemble de pratiques agricoles plus vertueuses qui s’inspirent des connaissances scientifiques en matière d’écologie et d’agronomie. Ce système d’agriculture s’inscrit dans le contexte actuel de développement durable face aux changements climatiques.
En clair, choisir l’agroécologie comme modèle de production agricole vise à tenir compte des équilibres de la nature en réduisant les intrants (pesticides, engrais, antibiotiques, carburants …) afin de favoriser sa durabilité et d’améliorer la qualité des sols, et in fine, des cultures. Grâce à un stockage de carbone dans le sol et à la préservation de la vie du sol (non-labour), l’agroécologie contribue à la lutte contre le changement climatique et à la protection de la faune et la flore locale.
Pour le monde paysan, ces pratiques ne sont pas nouvelles. Il s’agit de revenir à un modèle plus traditionnel qui existait avant que l’agriculture ne se standardise et s’industrialise.
Agroécologie et agriculture bio : des complémentarités
L’agroécologie n’est pas un label, bien qu’elle se rapproche des pratiques de l’agriculture biologique. L’agriculteur qui se tourne vers ce modèle, choisit non seulement une pratique plus respectueuse du sol, mais également un système agricole plus durable, comme l’agroforesterie, la rotation des cultures, la gestion de l’eau permettant d’infiltrer l’eau dans les terres, ainsi que la conservation de la biodiversité et des sols.
L’agriculture biologique, quant à elle, permet de produire des aliments de qualité, en suivant un cahier des charges précis et contrôlé, mais sans l’objectif d’améliorer la santé du sol. En effet, son but n’est pas de regénérer et reconstruire les sols, différence majeure avec l’agroécologie. Ces deux pratiques sont considérées comme complémentaires.
Quels sont les principes de l’agroécologie ?
L’agriculteur qui se tourne vers l’agroécologie s’engage avant tout dans une démarche de changement « philosophique » dans son rapport à la terre.
En effet, les principes de l’agroécologie recoupent une volonté de :
- Favoriser la biodiversité : l'agroécologie favorise la diversité des espèces végétales et animales au sein des systèmes agricoles. Cette biodiversité contribue à la résistance des écosystèmes face aux nuisibles, aux maladies et aux fluctuations climatiques ;
- Respecter les cycles naturels : l’agroécologie cherche à respecter les cycles naturels comme ceux de l'eau, du carbone et des nutriments afin de minimiser les impacts environnementaux négatifs ;
- Écarter les produits chimiques : l’agroécologie vise à supprimer l’utilisation et la dépendance aux intrants chimiques externes en permettant aux agriculteurs de lutter contre les maladies, les ravageurs et d’améliorer la fertilité grâce aux processus écologiques naturels ;
- Réduire voire supprimer le travail mécanique du sol : couvrir les sols le plus longtemps possible augmente la matière organique présente dans le sol ;
- Diversifier les infrastructures écologiques (haies, arbres, bosquets, etc.) pour favoriser la présence d'insectes qui vont contrôler naturellement les nuisibles. Les pollinisateurs par exemple permettent d’assurer le rendement de nombreuses productions végétales.
Comment réussir la transition agroécologique de votre exploitation ?
L'agroécologie n'est pas une fin en soi, mais plutôt une démarche d’amélioration en continu qui vise à rendre l'exploitation plus résiliente face aux défis environnementaux tout en restant économiquement viable.
Voici quelques étapes clés pour réussir votre transition :
- Évaluation initiale : avant toute chose, il est conseillé d’effectuer un état des lieux de son exploitation pour évaluer son niveau de durabilité actuel et identifier les domaines potentiellement améliorables en termes d’agroécologie.
- Formation : il est conseillé de se former aux principes et techniques agroécologiques. Cela peut passer par la lecture d'ouvrages spécialisés, la participation à des ateliers ou formations professionnelles, ou l'échange avec d'autres agriculteurs ayant déjà entamé cette transition. Renseignez-vous auprès de la Chambre d’agriculture de votre région.
- Construire un plan de transition : développez un plan stratégique où vous définirez vos objectifs à court, moyen et long terme, ainsi que les pratiques agroécologiques à adopter (rotation des cultures diversifiées, agroforesterie, gestion durable des sols, etc.).
- Investir dans du matériel agricole adapté : choisir du matériel agricole adapté aux nouvelles pratiques, par exemple, des équipements pour le semis sous couvert végétal.
- Expérimentation progressive : commencez par convertir une partie limitée de votre exploitation aux nouvelles pratiques pour tester leur efficacité avant de généraliser progressivement ces changements.
- Diversification des cultures : cherchez à diversifier vos cultures pour réduire les risques économiques et favoriser la biodiversité au sein de votre exploitation.
- Certifications éventuelles : pour vous aider à valoriser vos produits sur le marché (par exemple la certification bio ou à Haute Valeur Environnementale), entamez les démarches nécessaires pour obtenir ces certifications.
Les aides pour mettre en place l’agroécologie
La mise en place de l'agroécologie dans la production agricole est encouragée par le gouvernement en raison de son potentiel à améliorer la durabilité et la résilience des systèmes alimentaires.
Il existe diverses aides et dispositifs pour soutenir les agriculteurs dans cette transition. Renseignez -vous également auprès de votre Chambre d’agriculture.
Les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) :
Ces mesures offrent un soutien financier, durant 5 ans, aux agriculteurs qui s'engagent volontairement dans des pratiques agricoles préservant l'environnement et le climat. La liste des territoires où les MAEC sont ouvertes à la contractualisation est établie chaque année au niveau régional, après avis de la Commission régionale agroenvironnementale et climatique (CRAEC).
Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) :
Les exploitations qui mettent en place des pratiques agricoles vertueuses sur les zones à enjeux en eau et érosion ciblées sur un territoire peuvent être éligibles aux PSE. Cet accompagnement à la transition écologique se fait via une contractualisation sur 5 ans, de 2024 à 2028.
Le programme Ambition bio 2027 :
Ce programme vise à développer l'agriculture biologique en France. Il fournit un soutien financier aux agriculteurs pendant leur période de conversion au bio, qui peut être considérée comme une forme d'agroécologie.
La Certification Haute Valeur Environnementale (HVE) :
Cette certification récompense les exploitations agricoles engagées dans des démarches respectueuses de l'environnement, avec notamment une aide financière à la clé.
Les Aides de la PAC :
La Politique Agricole Commune (PAC) de l'Union européenne offre des subventions spécifiques pour les pratiques agroécologiques sous forme de paiements directs dits "verts" ou via le deuxième pilier qui se concentre sur le développement rural.
Les programmes régionaux :
Les régions françaises peuvent également proposer leurs propres aides financières ou techniques pour promouvoir l’agroécologie selon leurs spécificités locales.
Les Fonds Européens :
Outre la PAC, il existe d'autres fonds européens tels que le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural) qui peuvent financer projets et initiatives agroécologiques.
BON À SAVOIR
Ces aides sont souvent soumises à des conditions : respect de certaines normes environnementales, accomplissement de démarches administratives spécifiques ou encore appartenance à certains cadres territoriaux ou collectifs agricoles.
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