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Page mise à jour le 17/01/2019

Cabinets de conseils, Entreprises de Services du Numérique : faut-il miser sur la blockchain ?

La blockchain profite aujourd’hui d’un fort engouement, avec un nombre grandissant d’applications dans tous les secteurs d’activité. Cette technologie va-t-elle réellement devenir incontournable ? Ses détracteurs pointent du doigt certaines faiblesses, notamment techniques. Tout ce qu’il faut savoir avant de mettre en place (ou non !) ces services.

Quels sont les avantages de la blockchain ?
© Pressmaster - stock.adobe.com.

Une définition pour comprendre la blockchain

La blockchain (ou « chaine de blocs ») vise à stocker et transmettre des informations de manière totalement sécurisée.

Plus précisément, cette technologie consiste en un « registre décentralisé », c’est-à-dire une base de données partagée entre plusieurs utilisateurs et mise à jour en temps réel à chaque transaction ou échange. Ainsi, le registre permet de conserver une traçabilité totale sur l’ensemble des opérations, empêchant toute falsification. 

La blockchain est-elle pour autant infaillible ? Cette technologie, en s’appuyant sur des données qui ne peuvent plus être modifiées, garantit une certaine sécurité. Toutefois, les interfaces utilisateurs peuvent par exemple présenter des risques de failles.

La blockchain, en pratique…

La blockchain, en premier lieu appliquée au domaine bancaire (et aux monnaies virtuelles), s’étend aujourd’hui à l’ensemble des secteurs d’activité. Elle se traduit par une variété d’expérimentations et de services aux entreprises :   

  • en matière de logistique, avec des capacités de traçabilité qui permettent de mieux identifier une source de contamination, de déterminer la provenance d’un produit… ;
  • dans l’industrie musicale, pour lutter contre la revente de billets de spectacles au marché noir ;
  • dans le tourisme, pour gérer l’identité aux aéroports, les assurances en cas de retard d’un vol… ;
  • dans la publicité digitale, pour suivre les parcours de diffusion d’une annonce, mettre en contact les annonceurs et les éditeurs (sans plus avoir à passer par des plateformes centralisées d’achat et de vente d’espaces publicitaires… ;
  • dans l’agriculture, pour certifier les cahiers des charges de production ;
  • dans l’énergie, pour partager les ressources produites localement ;
  • dans toutes les entreprises, pour rémunérer les salariés en fonction de leur contribution à un projet…

Face à un tel engouement, faut-il faire le pari de la blockchain ? Les services portés par celle-ci sont certes prometteurs, mais ils doivent être évalués au regard des besoins réels de vos clients et en considérant soigneusement les avantages et inconvénients de cette technologie encore balbutiante.

3 promesses de la blockchain

1. Des données fiables et transparentes grâce à la blockchain
La traçabilité et l’inviolabilité des échanges rendues possibles par la technologie blockchain représentent des moyens inédits de certification des échanges et de lutte contre les erreurs et la fraude. In fine, cette fiabilité peut constituer un argument auprès des consommateurs, friands de transparence.

2. Des gains de temps et d’argent
Les transactions sont réalisées en principe sans tiers de confiance (notaire, banques, avocat…). Cette absence d’intermédiaire est l’occasion de réaliser des économies tout en simplifiant les procédures et les démarches administratives.

 3. Des solutions blockchain innovantes pour toutes les problématiques d’entreprise
Les potentialités offertes par la blockchain concernent tous les secteurs d’activité, mais aussi tous les métiers de l’entreprise. Elles représentent un levier de développement pour les chaines logistiques, la stratégie marketing ou encore la gestion des contrats comme le démontre l’ensemble des services en cours de développement.

3 inconnues de la blockchain

1. La blockchain, une technologie récente qui doit encore se stabiliser ?
Alors que des blockchains privées apparaissent (en réponse aux besoins propres d’entreprises), leur articulation avec les blockchains publiques reste à définir.

À noter : les blockchains privées désignent des registres dont l’accès est limité à un nombre restreint d’acteurs, tandis que celles publiques sont ouvertes à tout le monde.

De même, différents protocoles sont aujourd’hui accessibles : Bitcoin, Ethereum… sans qu’il soit possible de prédire si tous existeront encore dans quelques années.

2. La blockchain, freinée par une faiblesse technique ?
Certaines limites techniques doivent encore être dépassées, notamment concernant la capacité de traitement des transactions. Bitcoin pouvant traiter jusqu’à 7 transactions par seconde et Ethereum, jusqu’à 15.

3. Une réglementation à formaliser en matière de blockchain et de transaction ?
Si certaines applications font l’objet d’une attention particulière (comme les crypto-monnaies), la technologie blockchain profite globalement d’un certain flou juridique. En effet, certaines questions demeurent à ce jour sans réponse légale : quelle fiscalité ? Quelle responsabilité en cas d’activité frauduleuse par exemple ? Quel droit à l’oubli ou à la rectification ? Etc. Les législateurs devraient être amenés à créer un cadre réglementaire aux contours encore inconnus, au fur et à mesure du développement et de l’adoption de cette technologie.

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