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Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur

Page publiée le 20/07/2022

Commerçants : que faire de vos invendus non alimentaires ?

Depuis le 1er janvier 2022(1), détruire les invendus non alimentaires est interdit sous peine de lourdes sanctions. En tant que commerçant, vous êtes donc vivement encouragé à donner vos surplus à des organisations caritatives.

Pour lutter contre le gaspillage et favoriser le don aux associations et aux structures relevant de l’économie locale et circulaire, la loi AGEC interdit depuis le 1er janvier 2022 de détruire les invendus non alimentaires.
© GettyImages - Matthias Ritzmann

Les invendus non alimentaires : un réel manque à gagner pour les entreprises

Un produit qui ne se vend pas, des accessoires commandés en trop grande quantité et qui ne seront plus d'actualité la saison suivante, des objets victimes d'une obsolescence commerciale… Les causes des invendus non alimentaires sont multiples et le sujet bien réel : selon une étude de l'ADEME (Agence de la transition écologique) de novembre 2021, la part moyenne des invendus non alimentaires représentait, en 2019, 3 % du chiffre d'affaires des entreprises (soit 4,3 milliards d'euros de valeur marchande). Toujours selon cette étude, ces invendus concernent particulièrement les produits culturels, les vêtements et chaussures, le linge de maison ou encore l'ameublement.

Pour vous, commerçant, stocker trop longtemps ces invendus non alimentaires n'est pas toujours possible car vos capacités ne sont pas extensibles. Si jusqu'ici, certains d’entre vous préféraient détruire ces invendus non alimentaires dont ils ne savaient que faire, cette pratique est désormais strictement interdite depuis le 1er janvier 2022.

La loi AGEC contre le gaspillage interdit la destruction

La loi AGEC, loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, est en effet entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Son ambition : accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.

Dorénavant,  il est donc interdit aux fabricants/producteurs mais aussi aux importateurs et aux distributeurs (grandes surfaces, commerçants, etc) de détruire leurs invendus non-alimentaires, c'est-à-dire de les bruler ou de les enfouir en décharge. Concrètement, pour les commerçants, il n'est plus autorisé d'emmener en déchèterie ces produits devenus invendables.

Quels sont les produits non alimentaires concernés ? 

Cette mesure de lutte contre le gaspillage concerne pour le moment : 

  • Les textiles (vêtements, chaussures, etc.) ; 
  • Les livres ; 
  • Les produits d'hygiène et d’entretien ; 
  • Les jeux et jouets ; 
  • Les produits de puériculture ; 
  • Les fournitures scolaires ; 
  • Les produits électriques et électroniques ; 
  • Les meubles. 

À noter : cette loi s'appliquera au plus tard le 31 décembre 2023 à tous les produits non alimentaires. 

La loi AGEC prévoit toutefois quelques exceptions à la règle générale. Certains invendus non alimentaires peuvent, par exception, toujours être détruits. Pour ce faire, ils doivent répondre à une des conditions suivantes :

  • Invendus dont le recyclage est interdit car présentant un risque pour l’environnement ou la santé humaine ;
  • Invendus dont le recyclage conduirait à un impact environnemental négatif ;
  • Il n’existe aucune solution de réemploi, de réutilisation ou de recyclage pour ces invendus.

Quelles solutions pour écouler vos invendus non alimentaires ?

Pour vous séparer de vos invendus non alimentaires, plusieurs options existent :

  • Les promotions ; 
  • Les opérations de déstockage via des spécialistes du sujet ; 
  • La vente à des tarifs préférentiels aux salariés (exonérés de cotisations sociales si la réduction est inférieure à 50 %).

Vous pouvez aussi, et c'est tout l'esprit de la loi AGEC qui souhaite mêler responsabilité environnementale et solidarité, faire don des marchandises que vous souhaitez retirer de vos stocks à des associations, des organismes caritatifs ou encore des structures relevant de l’économie locale et circulaire.

Que votre entreprise soit assujettie à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt en donnant vos invendus.

Cette réduction d’impôt concerne tous les dons en nature et s’élève :

  • Pour un montant total de dons inférieur à deux millions d’euros : à 60 % de la valeur des produits donnés, dans la limite de 20 000 € ou de 5 ‰ (5 pour mille) du chiffre d’affaires, si ce dernier montant est plus favorable ;
  • Pour la fraction de don supérieure à deux millions d’euros : à 40 % de la valeur des produits donnés, dans la limite de 20 000 € ou de 5 ‰ (5 pour mille) du chiffre d’affaires, si ce dernier montant est plus favorable. La valeur du produit étant calculée sur sa valeur commerciale à laquelle est ajouté le cout éventuel du don s'il faut transporter par exemple les marchandises sur un lieu éloigné. 

De plus, le don de vos invendus non alimentaires à une association reconnue d’utilité publique (RUP), présentant un intérêt général de caractère humanitaire, éducatif ou social, vous permet de profiter d’une dispense de régularisation de la TVA. Autrement dit, la TVA initialement déduite ne sera pas régularisée une fois le produit donné à une association. Pour bénéficier de cette dispense, l’association doit vous remettre un reçu fiscal mentionnant son statut d’association reconnue d’utilité publique.

Comment trouver ces organismes caritatifs ? 

  • Prenez contact auprès de la mairie de votre commune pour vous renseigner sur les structures présentes sur le territoire. Vos dons auront ainsi un impact local intéressant socialement et pour votre image de marque ; 
  • Renseignez-vous auprès des grandes associations nationales comme le Secours Populaire, Emmaüs, les Restos du Cœur, le Secours Catholique etc. Elles disposent de conseillers dédiés qui sauront vous orienter ; 
  • Contactez l'agence du don en nature (adnfrance.org) ou l'association Dons solidaires (donssolidaires.fr) par exemple. Ces structures sont spécialisées dans la collecte des dons en nature et les redistribuent ensuite aux associations. 

Une fois le don effectué, vous recevez un reçu fiscal vous permettant de justifier votre réduction d’impôt et/ou dispense de TVA.

Des sanctions au menu en cas de non-respect de vos obligations

Le non-respect de ces nouvelles dispositions imposées par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite loi AGEC) est passible d'une amende de 3 000 euros pour les personnes physiques et de 15 000 euros par manquement et par personne morale.

(1) Article 45 de la loi AGEC

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© Monkeybusinessimages/Thinkstock
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