Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur
70 % de l’économie mondiale est météo-sensible(1). Chantiers bloqués, cultures endommagées, locaux peu chauffés : quel que soit votre secteur d’activité, vous pouvez vous aussi être concerné par les effets du grand froid sur votre activité. Comment anticiper au mieux cet événement météorologique ?
Anticiper les périodes de grand froid permet de limiter les répercussions sur son activité professionnelle.
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Lorsque, 2 jours durant, la température en journée est négative et qu’elle se situe entre -5°C et -10°C la nuit, le Plan grand froid est activé sur la région concernée. Des conditions peu surprenantes en janvier et février, mais attention des vagues précoces ou tardives peuvent survenir en fin d’année et jusqu’en mars.
Néanmoins, n’attendez pas que la température devienne négative pour prendre certaines mesures pour préserver vos salariés, vos équipements, marchandises et locaux. Dès 5°C à l’abri du vent, la vigilance est de mise selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS – risque travail au froid, octobre 2014).
La neige et le gel mettent vos locaux et vos équipements à rude épreuve. Les canalisations peuvent geler et les charpentes céder sous le poids de la neige accumulée. Pour prévenir ces risques, quelques précautions s’imposent avant que le froid ne s’installe.
En période de grand froid, les matières premières et les produits finis stockés en extérieur ou dans des entrepôts peuvent s’endommager rapidement. Il en va de même de vos équipements. Protégez-les à l’aide de bâches adaptées. S’ils sont particulièrement fragiles et que vous ne disposez pas d’espaces de stockage pour les rapatrier en intérieur. Vous pouvez également envisagez de louer, voire empruntez à une autre entreprise, des espaces supplémentaires pour quelques jours.
Soignez vos véhicules
Votre activité vous oblige à vous déplacer sur les routes ? Avant l’hiver, procédez à une révision complète de vos véhicules professionnels en apportant une attention particulière aux batteries, bougies et freins. Montez des pneus hiver dès que la température est inférieure à 7°C et gonflez-les en ajoutant 0,2 bars supplémentaires à leur pression habituelle. Pensez également à remplir les réservoirs de liquide de refroidissement et lave-glace antigels. Si vos véhicules restent garés à l’extérieur, prévoyez un gas-oil antigel. Des précautions simples pour assurer votre sécurité et celles de vos salariés.
La loi est claire, vous devez veiller à préserver la santé physique de vos salariés, notamment en cas de froid ou d’intempéries, sous peine de sanctions pénales. Elle ne mentionne pas de seuil de température en dessous duquel la santé des employés est menacée. En revanche, ils peuvent s’arrêter de travailler s’ils estiment que leur vie ou leur santé est en « danger grave et imminent ». Ils doivent alors alerter le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en justifiant leur décision par un motif « raisonnable ». Ils ne pourront faire l’objet d’aucune sanction ou de saisie sur salaire.
Adapter les conditions de travail
Pour savoir quelles actions vous devez mettre en place pour préserver la santé de vos salariés pendant les périodes de grand froid, vous devez prendre en compte non seulement leurs conditions de travail mais également leurs conditions physiques.
Les salariés travaillant dans des locaux dont la température est inférieure ou égale à +6° doivent bénéficier d’une pause de 10 minutes toutes les 4 heures. Les employés travaillant en extérieur (travaux sur chantiers, gardiennage, entretien des espaces verts, etc.) doivent bénéficier d’un régime de pause adapté en cas de température particulièrement basse et d’un temps de récupération supplémentaire. Ils doivent également avoir accès à un local chauffé et à des boissons chaudes. De même, les surfaces de travail doivent être exemptes de neige et de verglas (cas des chantiers extérieurs).
Le cas des salariés moins exposés au froid
Même si les employés des commerces et du secteur des services travaillent en intérieur, ils ne sont pas épargnés par le froid. Les commerçants ressentent le froid à chaque ouverture des portes de leur établissement par exemple … Difficile de maintenir une température ambiante agréable. Pour eux, pas de prime de froid ou de temps de pause supplémentaire prévus par la loi. Néanmoins, rien ne vous empêche d’adapter les pratiques des secteurs prévus par la législation à votre propre activité. Pour évaluer les risques et prendre des mesures concrètes en faveur de vos salariés, n’hésitez pas à consulter le médecin du travail, le CHSCT et les délégués du personnel afin d’appréhender au mieux leurs difficultés.
Une température convenable pour garantir l’efficacité
La loi stipule que les locaux fermés doivent être chauffés pendant les saisons froides afin de maintenir une « température convenable ». L’INRS(2) estime que la température de confort se situe entre 19 et 25°C pour une activité physique limitée. Une information à prendre en compte pour favoriser l’efficacité des équipes. En effet, des études de l’Université de technologie d’Helsinki et du Laboratoire national Lawrence Berkeley ont démontré que les personnes sont plus efficaces dans un environnement de 22°C.
Ainsi, la température intérieure comme la température extérieure a des répercutions plus ou moins directes et mesurables sur votre activité. Adapter les conditions et temps de travail aux aléas climatiques peut vous aider à mieux maîtriser l’influence de la météo sur vos résultats.
(1) Activité influencée par les conditions météo.
(2) Selon le Département américain du commerce.
Comment serai-je indemnisé des dommages causés par la neige ? Les contrats d’assurance comportent une garantie qui couvre les effets du poids de la neige et de la glace sur les toitures. Cette garantie prend également en charge les dommages de « mouille » (neige fondue, pluie), lorsque les bâtiments ont été abîmés par le poids de la neige(1).
(1) Dans les conditions, limites et exclusions de garanties fixées au contrat