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Page mise à jour le 12/07/2019

Impression 3D en artisanat, la naissance d’une filière

Longtemps gadgétisée, l’impression 3D fait désormais figure de technologie clé pour les artisans. Bouleversant les modes de production, cette méthode de fabrication dite « additive » porterait en germe une 4e révolution industrielle où artisanat et commerce de proximité auraient beaucoup à gagner.

Bâtiment, alimentaire, céramique… : l’impression 3D permet de fabriquer des pièces uniques ou des séries limitées à coût raisonnable.
© Luchschen/Istock

Impression 3D : mode d’emploi

L’impression 3D permet de fabriquer un objet à partir d’un fichier numérique. Ce processus est appelé également fabrication additive. En effet, à partir du modèle numérique segmenté en coupes, l’imprimante 3D constitue la pièce réelle par dépôt successif de milliers de fines couches de matière solidifiée, au fur et à mesure par une source d’énergie.

Selon la technologie utilisée, la matière de base se présente sous forme liquide, filaire ou poudreuse. L’impression peut être en plastique, en métal, en céramique, en béton ou même en sucre !

Bâtiment, bois, céramique, architecture, alimentaire… : l’impression 3D pour les artisans, c’est concret

De l’accoudoir de siège d’avion ultraléger – bien pour le gain de poids, donc de carburant –, au club de golf sur mesure, en passant par les baskets à customiser ou la construction d’habitats en ressources naturelles locales à bas coût, la fabrication additive trouve chaque jour de nouvelles applications pertinentes.

Et, si elle intéresse désormais de près les géants de l’aéronautique, de l’automobile, de la santé ou de l’énergie, l’impression 3D s’immisce également dans le quotidien des PME et des artisans : imprimeurs, joailliersorfèvres, horlogers, fabricants de jouets, céramistes, prothésistes dentaires… Ainsi, des créateurs chocolatiers s’adonnent déjà à la fabrication additive de sculptures gourmandes. On voit également des luthiers adopter cette technologie pour reproduire des pièces d’instruments rares et de nombreux opticiens 2.0 proposer des services de montures de lunettes à personnaliser.

Impression 3D, un levier de développement pour l’artisanat

  • Pourquoi se positionner ?

Parce que la possibilité de fabriquer des pièces uniques ou des séries limitées à coût raisonnable offre des opportunités toutes particulières au secteur du commerce et de l’artisanat de proximité.

  • Pourquoi le moment est-il propice ?

Parce que la technologie arrive à un niveau de maturité qui permet l’acquisition d’imprimantes 3D à des prix plus abordables, et aux performances accrues en termes de productivité, de qualité, de résistance des pièces, de compatibilité avec de nouveaux matériaux.

  • Et demain ?

La fabrication additive devrait, par exemple, relancer les métiers de la réparation et de la fabrication de pièces détachées. À la faveur des nouvelles habitudes de consommation, il peut être envisagé des services d’impression 3D dans les commerces de proximité, comme le modèle des points relais colis.

Que d’atouts !

L’impression 3D pourrait rapidement devenir la technologie incontournable de l’artisanat : une question de coût, de délai, de potentiel créatif.

  1. Spécialiste des prototypes à moindre coût, des pièces uniques et des petites séries : l’impression 3D permet de réaliser directement la pièce ou le moule désiré, sans passer par des processus de fabrication qui ne s’avèrent rentables que pour une production à grande échelle.
  2. Réactivité : le passage sans transition de la conception numérique à la fabrication réduit a minima le temps de mise sur le marché.
  3. Infinies variations : le procédé de fabrication additive permet la réalisation de n’importe quelle géométrie, sachant qu’une simple modification du fichier numérique génère un nouveau modèle.
  4. Expérience participative : l’impression 3D ouvre la voie à la personnalisation et l’interaction avec le client qui peut combiner lui-même les différents éléments de l’objet à fabriquer.
  5. Zéro déchet de fabrication : l’impression 3D n’utilise la matière première qu’aux endroits nécessaires, soit des économies d’achat en amont, de gestion des déchets en aval. En effet, avec les méthodes de fabrication classique, on moule la pièce, on la taille ou on la découpe dans la matière première. Même si le processus est industrialisé, cela entraîne toujours des chutes plus ou moins importantes de bois, des copeaux de plastique, des rebuts de toutes sortes… À l’inverse, dans la fabrication additive, la matière première adopte les contours exacts de l’objet à fabriquer, d’où le zéro déchet.
  6. Zéro surplus, zéro stock, transport limité : c’est tout cela aussi, l’impression 3D, une optimisation de toute la chaîne de production.

Prêt à investir ?

Imprimeur, designer, artisan converti au numérique, etc., vous avez un projet de prototypage rapide via l’impression 3D ? Une idée innovante de fabrication directe ?

Quelques points d’attention

  1. Savoir où vous allez 
    Quel que soit votre projet de développement, il doit s’inscrire dans une stratégie, et s’appuyer sur l’analyse la plus fine possible du retour sur investissement de votre imprimante 3D. Quels seront les bénéfices en termes de délais, de qualité, de coûts, de compétitivité ?
  2. Fournisseur, un choix déterminant
    En règle générale, chaque modèle d’imprimante 3D utilise exclusivement les matériaux fournis par son fabricant. C’est donc le coût de la machine, mais aussi celui du matériau qu’il faut prendre en compte pour calculer le prix de revient d’une pièce.
  3. Compétences requises
    L’impression 3D est un outil dont l’usage professionnel requiert la maîtrise d’un logiciel de Conception assistée par ordinateur – CAO –, ainsi que la maîtrise du partage sécurisé d’informations numériques : stockage, échange en interne comme en externe de fichiers volumineux, possibilité de travail collaboratif à distance avec l’assurance d’une stricte protection des données…
    Des profils divers – ingénieurs, développeurs de logiciels ou web, techniciens, designers… – exercent à ce jour dans le secteur de l’impression 3D. Et si l’offre de formation initiale est encore modeste, les modules de formation professionnelle continue sont en revanche plus étoffés. Certains fabricants proposent également des formations à l’usage de leurs machines.

Repères

  • Avec 3 % du parc mondial d’imprimantes 3D, la France occupe le 7e rang derrière le Japon et la Chine – 9 % chacun –, et loin derrière les États-Unis, 1er du classement avec 38 % des machines installées.

Source : Conseil économique, social et environnemental, mars 2015.

  • De 3 milliards de dollars en 2013, le marché mondial de l’impression 3D devrait atteindre 21 milliards de dollars en 2021.

Source : Wholers Report.

  • 108 000 imprimantes 3D ont été vendues dans le monde en 2014. Ce nombre, qui double d’année en année, devrait avoisiner 2,3 millions en 2018.

Source : Gartner.

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