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Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur

Page mise à jour le 14/08/2025

Gaspillage alimentaire : comment les entreprises peuvent-elles agir ?

Le gaspillage alimentaire est un enjeu majeur, à la fois écologique, économique et social. En France, près de 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, soit 58 kg par personne(1). Face à ce constat, les entreprises ont un rôle à jouer. Que vous soyez dans la distribution, la restauration ou l’agroalimentaire, il existe des leviers concrets pour réduire les pertes et valoriser les invendus.

© AdobeStock - unai

Au sommaire de cet article

Pourquoi lutter contre le gaspillage alimentaire ?

Depuis 2013, l’État s’est engagé dans une démarche structurée avec le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, réunissant les acteurs de toute la chaîne agroalimentaire. Ce plan a fixé deux objectifs ambitieux :

  • Réduire de moitié le gaspillage en restauration collective et distribution d’ici fin 2025 (par rapport à 2015) ;
  • Réduire de moitié le gaspillage dans les autres secteurs d’ici 2030(2).

Au-delà des aspects réglementaires, les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque année, entre 9 et 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées en France(1), soit 58 kg par personne. Ce gaspillage représente une perte économique estimée
à 100 € par habitant, et contribue à 3 % des émissions de gaz à effet de serre.

La majorité des pertes (environ 40 %) survient au moment de la consommation, dans les foyers. À titre de comparaison, 22 % du gaspillage se produit en phase de production agricole, et 17 % lors de la transformation des produits(3).

Agir contre le gaspillage alimentaire, c’est donc répondre à un triple enjeu : environnemental, économique et social, notamment en facilitant l’accès à l’alimentation pour les plus fragiles.

Gaspillage alimentaire : que dit la loi ?

La France a progressivement renforcé son cadre réglementaire pour encadrer la lutte contre le gaspillage alimentaire. Trois lois ont marqué cette évolution :

  • La loi Garot (2016) a établi une hiérarchie des actions, en mettant l’accent sur la prévention et la valorisation des invendus (dons, transformation) ;
  • La loi EGalim (2018) a introduit l’obligation du doggy bag dans la restauration commerciale ;
  • La loi AGEC (2020) a précisé la définition du gaspillage alimentaire et fixé des objectifs de réduction ambitieux(4).

Ces textes ont entraîné des obligations concrètes pour les entreprises du secteur :

  • Obligation de mettre en place une démarche anti-gaspillage pour les entreprises de la restauration collective depuis 2015 ;
  • Interdiction de détruire des denrées consommables depuis 2016, et obligation de conclure des conventions de don avec des associations pour les surfaces de plus de 400 m2 pour les distributeurs alimentaires ;
  • Formation du personnel : depuis 2020, les équipes doivent être sensibilisées à la gestion du don alimentaire ;
  • Diagnostic obligatoire : les acteurs de la restauration collective et de l’agroalimentaire doivent réaliser un diagnostic de gaspillage ;
  • Extension des conventions de dons : depuis octobre 2020, cette obligation s’applique aussi au commerce de gros ;
  • Réservation des repas : une expérimentation lancée en 2021 permet à la restauration collective de mieux ajuster les quantités produites ;
  • Label national anti-gaspi : depuis août 2025, ce label évolue avec des critères d’évaluation renforcés et un diagnostic initial enrichi pour mieux identifier les sources de gaspillage(5).

Comment agir à l’échelle de votre entreprise ?

Face aux enjeux environnementaux et sociaux, chaque entreprise peut contribuer à la réduction du gaspillage alimentaire, quelle que soit sa taille ou son secteur d’activité. Que vous disposiez d’un restaurant interne ou non, plusieurs leviers d’action sont à votre portée.

Mettre en place un comité anti-gaspi

Créez un groupe de travail dédié à la réduction du gaspillage alimentaire, composé de collaborateurs volontaires issus de différents services (RSE, logistique, restauration, communication…). Ce comité peut piloter les actions, suivre les indicateurs et proposer des améliorations continues.

Réaliser un diagnostic

Vous pouvez évaluer les pertes alimentaires dans votre structure à l’aide d’outils comme le mémo de l’ADEME. Ce diagnostic vous permet d’identifier les sources de gaspillage, d’en mesurer le coût et de définir des objectifs de réduction adaptés.

Revoir votre politique d’approvisionnement

Une fois les causes identifiées, ajustez vos pratiques : réduisez les quantités commandées, adaptez les portions, modifiez les cahiers des charges ou intégrez des produits hors calibres (fruits trop petits, légumes abîmés…).

Mobiliser vos équipe

Sensibilisez vos collaborateurs via des affiches, newsletters ou ateliers pratiques. Organisez des actions concrètes comme des cours de cuisine anti-gaspi, des journées de glanage ou des collectes solidaires. Si vous avez un restaurant d’entreprise, mettez en place un système de réservation des repas pour mieux anticiper les besoins et limiter les surplus.

Pourquoi ne pas créer un label “anti-gaspi” ?

Pour mobiliser les équipes autour de la réduction du gaspillage alimentaire, vous pouvez mettre en place un label interne “anti-gaspi” pour valoriser les sites ou services les plus engagés et organiser un challenge interservices, avec des récompenses symboliques pour les meilleures initiatives.

Ces actions renforcent l’implication collective tout en valorisant les efforts concrets.

Optimiser la gestion des invendus

Même sans cantine, les entreprises peuvent agir : mettez à disposition des outils de gestion des stocks, utilisez des frigos partagés pour les dons entre salariés, ou collaborez avec des plateformes comme Phenix ou Comerso, qui proposent des solutions logistiques adaptées aux petites structures.

Instaurer une convention de dons

Dès qu’un volume significatif de produits invendus est identifié, pensez à établir une convention de dons avec une association d’aide alimentaire. La Croix-Rouge, les Banques Alimentaires ou les Restos du Cœur sont des partenaires reconnus.

Valoriser votre démarche

Communiquez sur vos résultats : kilos de denrées sauvées, repas redistribués, émissions évitées… Ces indicateurs renforcent votre image de marque et fédèrent vos équipes. Même une petite structure peut avoir un impact significatif. L’essentiel est de commencer, de structurer sa démarche et de partager ses engagements.

Les aides ou incitations fiscales au don alimentaire

Si votre entreprise pratique le don alimentaire et est assujettie à l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés, elle est alors éligible à une réduction d’impôt. Celle-ci correspond à 60% de la valeur du don, dans la limite de 20 000€, ou de 0,5% du chiffre d’affaires hors taxes annuelles de l’entreprise. Si le don excède ces plafonds, la réduction d’impôt équivaut alors à 40%(6).

Les bonnes pratiques à mettre en place pour réduire le gaspillage alimentaire

En entreprise ou à la maison, le gaspillage alimentaire peut être réduit, voire éliminé en mettant en place des gestes simples au quotidien. Voici 5 actions simples à réaliser régulièrement pour réduire le gaspillage alimentaire : 

  1. Planification des repas et des approvisionnements
    Élaborer des menus à l’avance et établir des listes d’achats précises permet d’éviter les commandes excessives et les invendus, notamment dans les cantines, les restaurants d’entreprise ou les événements internes.
     
  2. Adaptation des portions servies
    Ajuster les quantités en fonction des profils des convives (adultes, enfants, besoins spécifiques) et des retours d’expérience permet de limiter les restes non consommés.
     
  3. Optimisation des conditions de conservation
    Mettre en place des protocoles de rangement (FIFO : First In, First Out), utiliser des contenants hermétiques et surveiller les températures de stockage contribue à prolonger la durée de vie des produits.
     
  4. Suivi rigoureux des stocks et des dates de péremption
    Intégrer des outils de gestion des stocks ou des alertes automatisées permet d’anticiper les usages et d’éviter les pertes liées à des produits oubliés ou périmés.
     
  5. Valorisation des restes alimentaires
    Encourager la réutilisation des surplus dans de nouvelles recettes ou via des partenariats avec des associations locales (dons alimentaires) renforce l’impact social et environnemental de l’entreprise.

 

En s’engageant activement contre le gaspillage alimentaire, votre entreprise agit pour l’environnement, la solidarité et sa propre performance. Des gestes simples aux partenariats structurés, chaque action compte.

Sources : 
(1) Ministère de l’Agriculture - mars 2023 - Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire : les partenaires s'engagent
(2) Ministère de l’Agriculture - octobre 2024 - Lutte contre le gaspillage alimentaire : les lois françaises
(3) Ministère de l’Agriculture - octobre 2024 - Infographie - Le gaspillage alimentaire
(4) Ministère de la Transition écologique - octobre 2024 - Gaspillage alimentaire
(5) Phenix - juillet 2025 - Label anti-gaspi 2025 : nouveautés réglementaires
(6) Légifrance - août 2025 - Code général des impôts : Bénéfices et revenus imposables - Article 238 bis
(7) Ici Vaucluse - novembre 2024 - Réduire le gaspillage alimentaire : astuces pratiques à adopter au quotidien

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