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Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur

Page mise à jour le 28/09/2021

Quelles solutions contre la pollution numérique ?

En tant que spécialiste des nouvelles technologies, vous pouvez contribuer à réduire la pollution numérique en agissant au sein de votre entreprise pour une informatique durable, mais aussi en fournissant des services éco-conçus à vos clients. Voici quelques pistes à explorer.

Selon l’Ademe, le numérique est responsable de près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais ce n’est pas une fatalité : il existe des bonnes pratiques pour lutter contre cette pollution digitale.
© stock.adobe.com – BalanceFormCreative

Selon l’Ademe(1), 6 à 10 % de la consommation mondiale d’électricité provient du secteur des nouvelles technologies (soit près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre). Dans le détail, 30 % seraient dus aux data centers, 40 % aux réseaux et 30 % aux équipements des utilisateurs.  

Des équipements dont la fabrication même est source de pollution. Ainsi, pour un ordinateur de 2 kg, 600 kg de matières premières sont mobilisés et 103 kg de CO2 sont générés. 

Dans ce contexte, quelles actions pouvez-vous mettre en place pour réduire l’impact de votre activité sur l’environnement ?

(1) Ademe, La face cachée du numérique, janvier 2021
 

Repenser votre organisation pour concilier développement durable et informatique 

Afin d’agir efficacement contre la pollution numérique, une première étape consiste à réaliser un état des lieux des pratiques au sein de votre entreprise, au sens le plus large. Infrastructures informatiques, achats, postes de travail, applications, fin de vie de vos équipements, impressions… Pour être certain de ne rien oublier, vous pouvez vous aider de l’outil d’auto-évaluation « Numérique responsable » proposé sur le site de l’Alliance Green it et validé entre autres par l’Ademe et les principaux syndicats de la filière numérique (Syntec Numérique, Cinov Numérique, Gimélec). 

Cette phase de diagnostic vous permettra d’identifier les actions d’optimisation à mettre en place de manière prioritaire. Selon votre situation, de nombreuses pratiques peuvent limiter la pollution numérique :    

  • Dès l’achat, optez pour des équipements économes et respectueux de l’environnement sur tout leur cycle de vie. Aidez-vous des différents labels existants (Ecolabel Européen, EPEAT, l’Ange Bleu, TCO…) mais aussi de l’indice de réparabilité mis en place le 1er janvier 2021 pour les smartphones et les ordinateurs portables. Autre solution pour limiter la pollution informatique : privilégier des matériels reconditionnés ou d’occasion ; 
     
  • Le numérique responsable, c’est aussi faire en sorte que vos équipements informatiques durent le plus longtemps possible : assurez leur maintenance et effectuez toutes les mises à jour requises. Protégez-les des risques de casse en fournissant à vos salariés des coques de protection pour leurs smartphones professionnels ou des sacoches pour leurs ordinateurs. En cas de panne, essayez de les faire réparer plutôt que de les remplacer ; 
     
  • Gérez la fin de vie de vos équipements informatiques : s’ils ne sont plus assez performants pour un usage professionnel, peut-être peuvent-ils être reconditionnés afin d’en faire don à des associations ? À cet égard, le programme « Ordi 3.0 » peut vous aider à assurer une deuxième vie à votre matériel informatique ; 
     
  • Optimisez vos usages et vos matériels : réduisez la pollution digitale en désinstallant les applications et logiciels sous ou pas utilisés, en mutualisant les équipements (imprimantes partagées…), en les configurant de manière à limiter les consommations d’énergie (mise en veille automatique…) et en les dimensionnant aux besoins réels des utilisateurs (taille des écrans…). 

Promouvoir le numérique responsable auprès de vos salariés

Gros utilisateurs d’outils numériques dans leur quotidien professionnel, vos salariés ont eux aussi leur rôle à jouer contre la pollution liée aux ordinateurs et à internet.

Certaines actions relèvent en effet de leur responsabilité. Par exemple :   

  • Sur la gestion de la consommation énergétique de leurs équipements, proposez-leur d’utiliser le mode « Économie d’énergie » de leur ordinateur et de leur smartphone, mais aussi de les éteindre complètement en fin de journée. En effet, selon l’Ademe, un ordinateur en veille utilise 20 à 40 % de l’équivalent de sa consommation en marche(2)
     
  • Sur l’utilisation des outils d’échange et de collaboration, encouragez l’usage de la messagerie instantanée pour communiquer entre collègues. Conseillez d’envoyer des mails seulement lorsque nécessaire (chacun d’entre eux parcourt en moyenne 15 000 km avant de parvenir à destination), et uniquement aux contacts réellement concernés : multiplier par 10 le nombre de destinataires d’un mail revient à multiplier par 4 son impact environnemental(3). Donnez-leur accès à des sites de dépôt temporaire pour l’envoi des fichiers volumineux. Toujours dans l’idée d’un numérique responsable, veillez à un usage raisonné des appels en visio, certes plus conviviaux mais qui consomment aussi plus de ressources que les appels audio ;  
     
  • Sur les impressions, invitez-les à s’interroger sur le besoin réel d’imprimer un document. Et si l’impression est indispensable, il est par exemple possible de limiter la quantité d’impression en jouant sur la taille de la typo. 

L’enjeu pour vous, employeur, est de leur donner envie de vous rejoindre dans cette démarche contre la pollution informatique : 

  • Sensibilisez-les en organisant des sessions d’information, en profitant des réunions d’équipe pour rappeler régulièrement les bonnes pratiques ; 
  • Motivez-les en les tenant informés des résultats concrets de leurs actions (économies d’énergie…), en organisant des événements thématiques et des challenges par service.

À noter : pour vous aider dans ce travail de sensibilisation, vous trouverez en ligne de nombreuses ressources pédagogiques, par exemple le Mooc Numérique responsable (gratuit), développé par l’Institut du Numérique Responsable et La Rochelle Université, avec le soutien de l’Ademe.

(2) Ademe, « Les équipements électriques : le saviez-vous ? », 2020
(3) Ademe, 10 bons gestes numériques en télétravail, 2021 

 

Intégrer l’éco-conception web dans les prestations fournies aux clients 

Vous concevez des sites web, des applications, des logiciels… Vous avez les moyens de réduire leurs besoins en ressources et donc, de contribuer à limiter leur impact environnemental. 

Plus concrètement, il s’agit de proposer le service le plus performant possible, qui sait répondre aux besoins des clients sans services inutiles. Cet objectif peut être atteint en adoptant les principes d’une conception numérique responsable à chacune des étapes : 

  • Conception fonctionnelle : suppression des fonctionnalités non essentielles… ;
  • Graphique : limitation du nombre de CSS, choix de polices standards… ;
  • Technique : choix des technologies adaptées, limitation du nombre de requêtes HTTP… ;
  • Code : validation des pages auprès du W3C…

Pour aller plus loin, vous pouvez aussi faire de la responsabilité numérique un critère dans le choix de vos partenaires. Par exemple, pourquoi ne pas privilégier un hébergeur « vert », engagé dans la maîtrise de son impact environnemental (infrastructures alimentées par des énergies renouvelables, gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques…) ? 

Enfin, lors de la livraison aux clients, sensibilisez-les aux enjeux d’un numérique responsable et formez-les le cas échéant à une utilisation optimale de vos services. Par exemple, si vous venez de concevoir un site internet, rappelez les bonnes pratiques relatives à l’animation de son contenu (optimisation des textes pour le web, compression des documents, optimisation des PDF…).  

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