Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur
Les maladies professionnelles ont tendance à augmenter chez les exploitants et salariés agricoles. Les accidents du travail, en baisse, sont encore trop nombreux en milieu agricole et fréquemment à l’origine de graves dommages corporels. Quels sont les principaux risques immédiats et différés ? Comment les prévenir ?
Les accidents en milieu agricole sont fortement liés aux équipements, aux machines, aux tracteurs et autres véhicules agricoles.
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Le taux moyen de fréquence(1) des accidents du travail agricole était de 282 en 2013. Il s’élevait :
Machines, un risque transversal à toutes les filières
La mécanisation et la technologie ont réduit la pénibilité des travaux agricoles, amélioré le confort et la sécurité. Pour autant, 17 %(2) des accidents du travail des actifs agricoles sont liés à l’utilisation de matériels lourd et léger : tracteur, moissonneuse-batteuse, tronçonneuse, tondeuse, taille-haie, sécateur, etc.
Le double risque animal
Les activités d’élevage nécessitent de multiples interventions sur l’animal : insémination, vêlage, écornage, castration, alimentation, traite, prophylaxie, pesée, parage, paillage, curage, etc. Ces contacts engendrent 2 types de risques :
56 %(2) des accidents du travail des exploitants sont liés aux activités d’élevage bovin.
Risques chimiques immédiats et différés
L’exposition à des produits chimiques destinés aux cultures – pesticides, produits phytosanitaires, etc. –, ainsi qu’à des produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques – CMR – sont sources de risques immédiats et différés.
Les voies de contamination peuvent être cutanées, respiratoires ou digestives. Les troubles prennent de multiples formes cliniques, localisées ou généralisées, bénignes ou graves.
10 %(2) des salariés agricoles sont exposés à des produits CMR : gaz d’échappement diesel, huiles minérales entières, poussières de bois et de silice cristalline pour l’essentiel.
25 %(2) des salariés agricoles sont exposés à au moins un produit phytopharmaceutique : herbicide, fongicide ou insecticide. Les filières culture, élevage, jardins et espaces verts sont là les plus représentées.
Risque de chute : en arboriculture et ailleurs
Transverse à tous les secteurs agricoles, l’accident par chute survient le plus fréquemment :
14 %(2) des accidents mortels des exploitants agricoles sont liés à des chutes de hauteur.
(1) Nombre d’accidents du travail avec arrêt par million d’heures travaillées.
(2) Observatoire AT/MP salariés et non-salariés agricoles.
Les travailleurs de l’arboriculture fruitière sont exposés à un risque de chute accru du fait de la spécificité des travaux de taille, de pose de filets, de cueillette en hauteur.
Le Guide technique sur le travail en hauteur en arboriculture fruitière publié en 2015 par le Ministère de l’Agriculture de l’Alimentation et de la Forêt pose les bases d’une démarche de prévention via des préconisations sur :
Le port d’un équipement adapté
Gants, masque, blouse, combinaisons, bottes ou chaussures antidérapantes, vêtements étanches... : veillez à adapter votre équipement à chaque tâche. Cet équipement vous protège du contact avec les produits phytosanitaires, des zoonoses, des brûlures ou coupures, des engelures, des glissades…
Ultraviolets = danger. En cas d’activité régulière au soleil, portez couvre-chef et manches longues, et utilisez une protection solaire adaptée à votre type de peau.
Pas d’impasse sur le suivi médical
Un suivi médical régulier permet de faire le point sur votre état de santé général : examen « de routine », tension, prescription d’un bilan sanguin pour rechercher d’éventuelles carences, vérification des échéances de vaccins, notamment antitétanique, etc.
Ce suivi est essentiel pour le dépistage et la prise en charge précoces des TMS – Troubles Musculo-Squelettiques – et autres maladies professionnelles.
Bon choix, bon usage et maintenance des machines
Exemple ? Seules les cabines filtrantes de tracteurs répondant au niveau 4 de la norme européenne EN 15695-1 protègent à la fois contre les poussières, les aérosols et les gaz. Équipées d’un système de filtration, étanches, climatisées et pressurisées, elles assurent une protection optimale, si tant est :
Formations adaptées notamment dans l’élevage
Cela aussi s’apprend et permet de réduire l’accidentologie. Il existe ainsi des formations courtes :
Risque chimique : repérer, arbitrer et agir
Entrer dans une démarche de prévention consiste d’abord en un repérage systématique des produits nocifs et des activités à risque, sans omettre les agents CMR.
L’effet de chaque exposition doit être évalué, de façon à hiérarchiser les risques.
Dès que cela est possible, il est conseillé d’adopter une stratégie de substitution des produits et procédures à risque.
Quand cela n’est pas possible, il s’agit de mettre en place des mesures adaptées : équipements de protection renforcée, réorganisation des procédures de travail, etc.
Qu'est-ce qu'un dommage corporel ? On dit qu’un accident entraîne un dommage corporel dès lors que ce dommage porte atteinte à l’intégrité physique de la personne. On parle également dans ce cas de préjudice physiologique ou fonctionnel.
Le dommage corporel ouvre droit à une indemnisation établie en fonction du taux d’incapacité de la personne qui en est victime. Par incapacité, on entend l’impossibilité – provisoire ou définitive, totale ou partielle –, d’effectuer certaines activités, et les préjudices de différentes natures que cela entraîne pour la personne et sa famille. On distingue :
En cas de baisse ou d'interruption de votre activité suite à un accident ou une maladie, vous êtes couvert(1) avec la garantie « Perte d’exploitation après accident ou maladie» de votre contrat MMA Agri et MMA Viti.
Sachez que cette garantie peut couvrir jusqu’à 4 salariés et vous-même.
(1) Dans les conditions, limites et extensions du contrat.