Vagues de chaleur : comment en limiter les risques pour les entreprises ?

Or, il est important de rappeler que l'employeur a le devoir de prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » comme le dispose l'article L4121-1 du Code du travail. Votre responsabilité peut donc être engagée si vous n''adoptez pas les mesures adéquates pour remplir vos obligations liées à la santé et à la sécurité de vos collaborateurs. 

La mise en péril des stocks, équipements et infrastructures

Certaines marchandises sont particulièrement sensibles à la chaleur : c’est le cas par exemple des produits alimentaires, des médicaments, des composants chimiques ou encore des matières dangereuses (essence, gaz, etc.). L’intensification des vagues de chaleur peut donc augmenter la vulnérabilité de ces marchandises, vous exposant à divers risques :

• Le non-respect de la chaîne du froid ;
• La détérioration de la qualité des produits ;
• L’obligation de détruire la marchandise altérée par des températures trop élevées ;
• L’augmentation des risques de sécurité : intoxication alimentaire ou explosion de matières dangereuses par exemple.

Bien que l’on y pense moins, les machines, les équipements et même les infrastructures peuvent aussi être impactés par des températures extrêmes. À titre d’exemple, les vagues de chaleur peuvent entraîner le dysfonctionnement du matériel en raison d’une surchauffe et l’arrêt temporaire de la production. Quant aux locaux, ils sont susceptibles d’être victimes d’un départ de feu pouvant causer leur destruction.

Une perturbation de l’ensemble de la chaîne de valeur

Plus globalement, les vagues de chaleur peuvent avoir un impact sur l'activité de l'entreprise et sur l'ensemble des étapes de la chaîne de valeur.

• Difficultés d’approvisionnement : pénurie de matières premières, diminution de la productivité, difficultés d'acheminement, diminution de la ressource en eau en raison d’une sécheresse… autant de conséquences qui peuvent impacter votre approvisionnement en ressources.
   
• Perturbation des opérations : les températures extrêmes peuvent aussi altérer certaines opérations essentielles pour la production, telles que la transformation des produits et leur conservation au froid par exemple. Dans les cas les plus graves, elles peuvent même totalement interrompre l’activité, notamment en cas d’incendie au sein de l’entreprise.
   
• Impact sur la distribution : au-delà des difficultés de transport des produits finis, ces phénomènes sont susceptibles de faire évoluer le comportement des consommateurs et donc d’avoir un impact sur la demande. Votre offre peut donc ne plus répondre aux besoins du marché et être amenée à progressivement péricliter. 

Ces perturbations peuvent avoir de nombreuses répercussions sur votre activité : la destruction de votre outil de production (en cas d’incendie par exemple), la hausse des coûts d’exploitation, la diminution de la demande, la dégradation de vos marges, la perte de clients ou encore la disparition d’un marché.

Des risques aussi indirects

Au-delà de leurs conséquences sur la santé des travailleurs, les marchandises ou encore la production, les vagues successives de chaleur peuvent représenter une menace latente sur plusieurs aspects de votre activité⁽³⁾. 

• Les risques de transition, qui peuvent se traduire par la nécessité de faire évoluer la nature même de votre activité ainsi que votre offre commerciale pour vous adapter à de nouvelles contraintes. 
   
• Les risques réglementaires, avec des lois de plus en plus contraignantes, à l'image de l'affichage environnemental obligatoire sur certains produits ou de l'augmentation programmée du prix du quota carbone.
   
• Les risques financiers, qui sont principalement liés aux investissements nécessaires pour s'adapter au dérèglement climatique, notamment en matière de recherche et développement (R&D) par exemple.
   
• Les risques juridiques pour l'entreprise et l'employeur, pouvant résulter de la mise en danger des travailleurs par exemple.
   
• Les risques de réputation, tout particulièrement si l’entreprise est impliquée dans un « scandale » (à l’origine d’un incendie, d’une pollution accidentelle, mort d’un salarié, etc.).

Avec, à terme, le risque que l’activité ne soit plus pérenne, obligeant l'entreprise à repenser son modèle économique. Tout particulièrement dans les secteurs les plus exposés : l'agriculture et le tourisme de montagne par exemple.