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Page mise à jour le 15/09/2017

Engins de levage sur chantiers BTP : la sécurité avant tout

Les professionnels du BTP n’imagineraient plus se passer des engins de levage pour lever et déplacer des charges. Pourtant, ces équipements qui diminuent la pénibilité des tâches, comportent des facteurs de risques majeurs pour les usagers du chantier. Comment gagner en sécurité ?

Sur un chantier, les engins de levage peuvent être sources de plusieurs types de risques, parfois croisés.
© Vm / Istock

Engins de levage, de quoi parle-t-on ?

Destinés au levage et au déplacement de matériel, les engins de levage sont constitués d’un dispositif de chargement suspendu à des éléments porteurs – crochets de levage, câbles et chaînes –, et de systèmes de butée pour retenir l’élément porteur au dispositif de levage.

Les plus fréquemment utilisés sur les chantiers sont :

  • les chariots élévateurs et chariots de levage multifonctionnels,
  • les grues à tour,
  • les grues automotrices,
  • les plates-formes mobiles élévatrices avec nacelles de levage de personnes,
  • les ascenseurs de chantier.

Identifier les risques

Les engins de levage sont sources de plusieurs types de risquesparfois croisés, tant pour les opérateurs des engins que pour les autres intervenants du chantier.

Bon à savoir

Les accidents liés à un engin de levage entraînent de lourds dommages corporels dans 48 % des cas, un décès dans 46 % des cas.

Source : INRS.

Quelles sont les principales situations à risque ?

  • Renversement d’un engin, notamment sous l’effet du vent ou par défaillance du sol ou suite au levage d'une charge trop lourde par rapport aux capacités de l'engin de levage.
  • Collision :
    - de deux engins,
    - entre un engin et une ou plusieurs personnes,
    - entre un engin et un obstacle, par exemple collision d’une grue avec un conducteur aérien sous tension,
    - de deux flèches de grues à tour.
  • Chute d’une personne lors de ses déplacements sur un engin, notamment sur un marchepied, ou en gravissant/descendant l’échelle d’accès à la cabine de pilotage.
  • Pertes ou chutes de charges manipulées, bris de matériel.
  • Mauvaise manœuvre à l’origine de dommages corporels sur les autres intervenants du chantier ou les personnes évoluant à proximité.
  • Lombalgies d’effort via la manutention du matériel de calage et d’arrimage.

Des risques différés à ne pas négliger 

  • Exposition fréquente aux extrêmes climatiques : canicule, grand froid, vent, pluie...
  • Exposition prolongée au bruit.
  • Contraintes posturales dans un espace réduit.

En amont, prévention et organisation

La survenue d’un accident résulte souvent d’une combinaison d’opérations dangereuses ou de négligences. La meilleure garantie demeure la prévention, tant à l’échelle collective qu’individuelle.

  • Chaque intervenant doit être sensibilisé aux règles de sécurité à respecter sur le chantier et au port des équipements réglementaires :
    - casque de chantier,
    - protections auditives,
    - gants de protection contre les fils d’acier endommagés,
    - harnais de sécurité dès lors qu’aucune protection collective contre les chutes de hauteur n’est mise en place,
    - chaussures de sécurité avec semelle antidérapante et bout acier.

  • Avant le déplacement de la moindre charge, l’organisation sécurisée du chantier doit être clairement établie via :
    - les tests de contrôle après montage d’une grue à tour (essais dynamiques et essais statiques),
    - la définition détaillée des procédures à respecter pour toute opération d’élingage,
    - la planification de l’entretien quotidien des engins de levage, ainsi que des opérations de maintenance préventive et correctrice liées aux vérifications réglementaires.

Le point sur la Vérification générale périodique – VGP

Définie par le code du travail, la VGP prévoit une vérification complète, par une personne habilitée, de chaque engin de levage en usage sur le chantier :

  • lors de la mise en service et de la remise en service après réparation ou accident,
  • tous les six à douze mois selon le type d’engin.

L’obligation s’étend à la tenue, pour chaque engin, d’un carnet de maintenance à présenter lors de tout contrôle.

Cette mesure de maintenance préventive vise à déceler en temps utile toute détérioration ou défectuosité représentant un danger pour l’opérateur ou toute personne intervenant sur le chantier.

Pour en savoir plus, consultez le guide de l’INRS

Bon à savoir

Le non-respect de la réglementation relative à la VGP engage la responsabilité pénale personnelle du responsable.

Conduite d’engins de levage de chantier : quelle formation ?

Requis pour la conduite des équipements de travail servant au levage, le Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité – CACES® – est délivré au terme d’une formation élaborée par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie des travailleurs salariés, et après contrôle des connaissances et du savoir-faire des conducteurs.

En complément du CACES®, une autorisation de conduite délivrée par le chef d’entreprise est requise pour la conduite de certains équipements :

  • chariots automoteurs de manutention à conducteur porté,
  • grues à tour,
  • grues mobiles,
  • engins de chantier télécommandés ou à conducteur porté,
  • plates-formes élévatrices mobiles du personnel,
  • grues auxiliaires de chargement de véhicules.

Son obtention nécessite :

  • un examen médical garantissant que l’opérateur est en parfaite possession de ses moyens – bonne coordination des mouvements, vue et ouïe excellentes, absence d’addictions –,
  • un contrôle des connaissances et savoir-faire pour la conduite en sécurité,
  • une connaissance des lieux et instructions à respecter.

Accident : quels coûts, quelles sanctions ?

En cas d’accident lié à un engin de levage, l’entrepreneur devra faire face aux :

  • coûts des dommages matériels et corporels – par exemple lorsqu’un salarié est blessé par l’engin conduit par un second salarié, par la chute de la charge manutentionnée, ou encore par l’engin qu’il conduit, notamment en cas de renversement d’une nacelle.
  • coûts occasionnés par l’arrêt du chantier.

Il encourt en outre de lourdes sanctions pénales :

  • jusqu’à un an d’emprisonnement et/ou 15 000 euros d’amende pour le chef de blessures involontaires ou de mise en danger d’autrui,
  • jusqu’à trois ans d’emprisonnement et/ou 45 000 euros d’amende pour homicide involontaire commis par « simple imprudence »,
  • jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et/ou 75 000 euros d’amende pour homicide involontaire commis par « violation manifestement délibérée ».

Albert Bacqueville, Expert sinistres MMA

Avis d’expert

  • Lors du choix d’une grue à tour ou d’une grue à montage rapide (GMR) sur un chantier, il est indispensable d’évaluer quelle sera la charge la plus élevée à manipuler en bout de flèche (élément préfabriqué, benne béton, branche métallique,…). N’oubliez pas de prendre en considération le poids mort de la benne béton. Il peut être judicieux dans certaines zones et dans certains cas d’avoir recours à une grue télescopique et de privilégier une grue à tour ou une GMR un peu moins performante, mais moins coûteuse en location.
  • Utilisez des élingues ou des sangles adaptées à la configuration de la charge à lever.

     
  • Privilégiez les talkies walkies pour toutes manipulations dans des zones non visibles du grutier,
  • En cas de déplacement d’une nacelle ou d’une plate-forme élévatrice, assurez-vous de la stabilité du terrain et de l’absence de piétons dans la zone d’évolution.

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Bénéficier d’une protection complète avec l’assurance MMA BTP(1)

© Monkeybusinessimages/Thinkstock

Un seul contrat qui couvre toutes sortes d’imprévus :

  • Garantie Dommages aux biens : les sinistres susceptibles d’endommager le local professionnel et les biens qu’il contient sont couverts.
  • Garantie Perte d’exploitation : en cas de baisse ou d’interruption de l’activité suite à un sinistre, MMA BTP peut couvrir charges fixes et bénéfice.
  • Garantie valeur de Rééquipement à neuf : matériel détruit ou endommagé, MMA peut indemniser le professionnel à hauteur de la valeur à neuf pour le matériel de moins de 3 ans – extensible à moins de 6 ans.

(1) Dans les conditions, limites et exclusions de garanties prévues au contrat.

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