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Page mise à jour le 04/01/2023

Le risque routier dans le BTP

Les accidents de la route sont, après les chutes en hauteur, la deuxième cause de mortalité dans le secteur du BTP. L’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) a d’ailleurs lancé une campagne “zéro risque routier professionnel BTP” en 2022 dans certains départements afin de sensibiliser les conducteurs à ce sujet. De quoi se mobiliser et prendre toute la mesure du défi pour les professionnels du BTP.

La prévention du risque routier dans le BTP rejoint les règles communes.
© Tjanze / Istock

Conseil n°1 : distinguer la conduite d’un fourgon de celle d’un véhicule de tourisme

La spécificité de la sécurité routière dans le BTP réside dans le type de véhicule concerné : on ne conduit pas un fourgon, même s’il se conduit avec un simple permis B – et a fortiori un poids lourd – comme un véhicule particulier.

Ainsi donc, les conducteurs doivent posséder un permis spécifique pour les différents engins de chantier, et sont également tenus de suivre une formation qui leur permet de conduire un véhicule adapté dans le cadre de leur activité professionnelle.  Par exemple, la conduite de véhicules de chantier (tracteur, chargeuse, etc.) requiert le certificat d’aptitude CACES R482. 

Conseil n°2 : respecter la charge maximale autorisée

Avec l’application du PTAC (poids total autorisé en charge), qui correspond au poids maximum que votre véhicule est en droit d’atteindre, connaître le niveau de charge est essentiel. Vous devez pour cela prendre en compte : 

  • La masse du véhicule à vide (indiquée sur la carte grise) ; 
  • Le poids de la “charge utile”, ou de tous les éléments transportés  (bagages, objets, équipements de type remorque ou porte-vélo, matériel…) ;
  • Le poids du conducteur et de chaque passager.

Néanmoins, en fonction de votre type de véhicule et de son utilisation, il peut arriver que vous la dépassiez avec toutes les conséquences dommageables que cela entraîne. Ayez à l’esprit que si vous optez pour un fourgon de moins de 3,5 tonnes, avec plateau et double cabine par exemple, et que vous transportez en plus 6 employés, il vous reste environ 100 kg de charge utile.
Aussi, il est recommandé de bien définir la fonction du véhicule avant son achat. Par exemple, est-il destiné à transporter :

  • Des personnes ? Un fourgon double cabine dans lequel vous rangerez du petit outillage fera l’affaire ;
  • Ou essentiellement des matériaux : en quantité limitée un fourgon simple cabine suffit, en très grosse quantité, vous devrez opter pour le poids lourd.

BON À SAVOIR

Le problème de la charge, et donc de la surcharge, se pose moins souvent avec les poids lourds car ils doivent passer sur une bascule en sortie de site. 

Conseil n°3 : vérifier le placement de charge avant de prendre la route

  • Le matériel doit être rangé dans des armoires ou dans des étagères pour éviter qu’il ne soit projeté dans le véhicule en cas de freinage ou de coup de volant brusque. Même dans le cas où la cabine est séparée de l’arrière, le matériel peut entraîner des dégâts ;
  • Les matériaux transportés (comme une très grosse quantité de terre par exemple) doivent être uniformément répartis au centre du véhicule pour éviter tout basculement dans les virages. 

Conseil n°4 : vérifier régulièrement l’arrimage en cas de long trajet

Un mauvais arrimage peut provoquer voire aggraver un accident. Il doit être adapté selon la charge transportée. Référez-vous toujours à la notice du constructeur et à celle de l’engin.
Pour une route plus sûre, pensez à vérifier systématiquement l’arrimage :

  • Après quelques kilomètres parcourus ou après 1 heure de route ;
  • Après un coup de frein ou un coup de volant ;
  • En cas de changement de météo pour vous assurer que le vent ou la pluie n’ont pas fait bouger les charges.

Conseil n°5 : ne pas oublier les règles de base de la sécurité routière

Bien évidemment, la prévention routière dans le BTP rejoint les règles communes :

  1. Veiller au bon entretien de son véhicule (pneus, feux et clignotants…).
  2. Accrocher sa ceinture de sécurité .
  3. Ne pas téléphoner au volant (selon une enquête MMA-Ifop menée en en 2022, 22 % des actifs du BTP utilisent leur téléphone mobile en conduisant).
  4. Prohiber alcool et substances illicites.
  5. Respecter les distances de sécurité sur la route.
  6. Effectuer des pauses toutes les 2 heures.
  7. Etre vigilant sur les parcours habituels : les courts trajets sont souvent accidentogènes car le conducteur pense connaître parfaitement la route et relâche son attention.
  8. Se renseigner sur la météo avant le départ : en cas de grêle, verglas, neige… prenez les mesures et équipements nécessaires. Et rappelez-vous que les vitesses sont abaissées en cas de pluie.

BON À SAVOIR

Pour un rappel efficace des règles de base en matière de conduite dans le secteur du BTP, une entité reconnue d’utilité publique, la Fondation du BTP, propose une formation complète pour s’engager à mieux conduire. L’OPPBTP offre également une formation de 2h pour une meilleure sécurisation des trajets.

Dans quels cas faut-il redoubler de vigilance ?

Les risques d’accidents sur les chantiers

Le risque routier ne s’arrête pas à l’espace public, il est aussi présent sur les chantiers, notamment le risque d’écrasement, comme dans le cas d’un véhicule qui n’est pas guidé lors d’un recul.
Pour prévenir ce type d’accident, des actions sur les plans de circulation doivent être programmées dès le projet d’organisation du chantier, par exemple :

  • Ne pas mélanger un parcours piéton et un parcours engins ;
  • Indiquer à l’entrée du site les chemins d’accès et les sens de circulation. 

À noter : pour toute opération de bâtiment d’un montant supérieur à 760 000 euros, la réalisation d'une voie, permettant aux véhicules et aux piétons d’accéder au chantier, est obligatoire.

Les poids lourds circulant en ville

Même s’ils sont peu fréquents, les accidents impliquant des poids lourds sont souvent graves. Malgré leurs 5 rétroviseurs et leurs caméras de recul, les poids lourds coexistent difficilement en ville avec les piétons, les 2 roues et les voitures. Il faut donc limiter au maximum leur présence en ville au strict nécessaire et éviter de s’en servir comme d’un véhicule de service. 

Il existe d’ailleurs une réglementation précise sur la présence de poids lourds en ville avec des restrictions d’horaires en week-ends ou les jours fériés, ainsi que certains samedis spéciaux en été selon les départements. De même, il existe des zones et régions interdites aux poids lourds dans les régions où le trafic est conséquent comme en Auvergne-Rhône-Alpes ou en île-de-France. 

Bon à savoir

Le risque routier reste toutefois un danger encore trop sous-estimé par les dirigeants d’entreprises de TPE/PME, selon notre étude MMA-Ifop 2022 sur les professionnels et la route

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© wavebreakmedia /Shutterstock
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