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Page mise à jour le 15/09/2021

Terrasse en bois composite : ce qu’il faut savoir

Vous avez de plus en plus de clients qui font appel à vous pour réaliser l’installation de leur terrasse en lames de bois composite ? Pour que le résultat soit à la hauteur de leurs attentes et des vôtres, il suffit de respecter quelques règles élémentaires.

La pose d'une terrasse en bois composite est soumise à des normes professionnelles pour garantir votre protection et la satisfaction de vos clients.
© Sanddebeautheil / Shutterstock

Définition du bois composite

Apparu tardivement en France – il y a une dizaine d’années –, le bois composite ou Wood Plastic Composite – WPC – est un mélange de fibres de bois – résidus, copeaux de bois… – et de résines plastiques, parfois issues du recyclage. C’est un matériau à part entière.

Son développement s’explique en grande partie par un souci environnemental de préservation des forêts, notamment équatoriales, ravagées pour l’exploitation des bois exotiques.

Installer une terrasse en bois composite : les règles à respecter

Alors que la pose des terrasses en bois naturel est soumise à des normes professionnelles, DTU 51.4, aucun DTU – Document Technique Unifié – ne régit les terrasses en bois composite.

Mais pour éviter la déformation du matériau composite ou son gondolement, mieux vaut respecter les conseils suivants :

  • Bien évidemment, se conformer aux consignes de pose du fabricant et utiliser les matériaux et accessoires prescrits.
  • Toujours poser les lames composites dans la largeur de la surface à couvrir.
  • Conserver entre chaque lame un espace de plus de 5 mm – pour permettre au matériau de se dilater – car le bois composite a un coefficient de dilatation plus important que le bois naturel et se déforme en longueur et en largeur. La règle s’applique également le long des murs périphériques.
  • Certains fabricants préconisent des inversions de sens de pose des lames – alternance de pose verticale et horizontale, voire biaise – formant ainsi des « panneaux »  hétérogènes de lame. Toutefois, cette technique de pose multiplie la création de joints et « casse » les effets de « retrait-dilatation ». 
  • Pour la pose, deux techniques : par vis traversantes en inox – ne pas utiliser de clous – ou par clips, plus esthétique car invisible. Attention à cette dernière solution, qui peut être source de désordres, notamment avec des lames de bois composite de mauvaise qualité – risque de fluage.
  • Lors d’une mise en œuvre sur lambourdes bois : sélectionner une classe d’exposition de catégorie 4 et réduire de moitié l’entraxe des lambourdes par rapport à ceux du DTU 51.4.
  • Lors de la mise en œuvre de lambourdes sur plots béton sur sol en terre, il est impératif de poser ces derniers sur un sol de substitution en tout-venant de 30 cm minimum d’épaisseur et compacté tous les 10 cm – avec le cas échéant un système de drainage des eaux pluviales.

Bon à savoir

Depuis 2014, le FCBA – Institut Technologique Forêt / Cellulose / Bois-construction / Ameublement – a mis en place la certification CTB WPC – platelage bois composite – pour mieux encadrer techniquement les produits.

Lames pleines ou lames alvéolaires ?

Il existe 2 profils de lames de bois composite. Leur différence ? La résine plastique utilisée :

  • les lames pleines a pour résine plastique du PE – Polyéthylène – ou du PP – Polypropylène – et nécessite un plus fort ratio de bois – 60 % à 70 % – pour assurer sa résistance.
  • les lames alvéolaires a pour résine plastique le PVC, polymère très résistant, qui a besoin de moins de bois – 50 %. 

À qualité égale, les deux profilés ont la même résistance.

Quelle assurance en cas de dommage ?

En fonction des dommages qui pourraient apparaître, différents cas sont à envisager selon le moment de leur apparition :

  • Si un problème sur la terrasse survient dans l’année de réception des travaux, c’est la garantie de parfait achèvement des travaux qui joue et l’artisan est tenu de remettre l’ouvrage en état.
  • Si un gondolement apparaît et que la terrasse devient impropre à sa destination, c’est-à-dire, atteinte à la sécurité des personnes du fait d’un risque de chute, c’est la responsabilité civile décennale de l’artisan qui joue.

Dans le cas où un changement de couleur apparaît – c’est un problème esthétique –, la responsabilité décennale ne joue donc pas.

Bois naturel ou bois composite ?

Vous hésitez sur le type de bois à utiliser ? L’important est de définir quels critères votre client souhaite privilégier.

  • La durabilité : la durée de vie d’une terrasse, qu’elle soit en bois naturel ou en bois composite, se situe entre 5 et 30 ans, un scope très large. En effet, le choix du matériau est déterminant : par exemple le pin a une durée de vie courte alors que les bois exotiques ont une durée de vie bien plus longue.
    Il en va de même pour le bois composite : la durée de vie de la terrasse dépendra de la qualité du matériau et des dimensions de lames composites choisies : plus elles sont minces, plus la durée de vie de la terrasse est courte. D’autres facteurs influent sur la durée de vie de la terrasse :
    - son exposition,
    - sa pose, dans le respect des règles.
  • L’environnement : le bois composite est issu de matériaux recyclés et ses lames peuvent être recyclées. De plus, à l’usage, aucun produit de protection n’est nécessaire.
    Mais le bois naturel n’est pas en reste : il existe aujourd’hui des labels de contrôle sur la provenance des bois – PEFC par exemple (Programme Européen des Forêts Certifiées) – qui garantissent une gestion durable des forêts.
  • L’entretien : une terrasse en bois composite nécessite peu d’entretien, si ce n’est une fois de temps en temps un nettoyage à haute pression. Une terrasse en bois naturel nécessitera un entretien biannuel voire annuel avec des produits d’imprégnation dédiés.
  • L’esthétique : avec le temps, les fabrications de bois composite se sont améliorées : coloris, textures… Côté bois naturel, quelles que soient les essences, les platelages en bois grisent avec le temps.
  • Le prix : à qualité égale, les prix entre bois naturel et bois composite sont sensiblement équivalents.

Albert Bacqueville, Expert sinistres MMA

Avis d'expert

Aujourd’hui la terrasse en bois naturel est davantage encadrée par les normes, ce qui est sécurisant. On peut espérer que cela évolue pour le bois composite qui va nécessairement se développer notamment avec les bardages. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les lames de terrasse en bois composite « travaillent » beaucoup. Aussi, quelques conseils pour repousser les « vagues » en terrasse : éviter de choisir des lames de bois composites bas de gamme, respecter les espaces entre lames et entre bouts de lames, et faire attention aux entraxes des lambourdes qui supportent les lames.


Production de bois composite : la France est à la traîne

Avec une production de bois composite de l’ordre de 20 000 tonnes par an, la France est très en retard par rapport à son voisin allemand – 70 000 tonnes – et plus encore par rapport aux États-Unis – 1 million de tonnes.

Mais le bois composite pourrait considérablement se développer en étant utilisé pour les bardages.

Le bois composite en 3 dates

1975 : le bois composite est mis au point par un Japonais. Il connaît un gros développement au Japon car ce pays dispose de peu de ressources forestières.

1992 : le bois composite alvéolaire est développé au Japon. Plus léger, il permet la fabrication de plus longues lames.

2006 : nouvelle génération de bois composite permettant des lames pleines à structures minuscules « moussées » ou microcellulaires, plus robustes, plus légères et plus simples à installer que les lames des précédentes générations.

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