Les pouvoirs publics ont décidé de lutter contre la concentration excessive du foncier agricole. Un nouveau mécanisme de contrôle des ventes de terres agricoles devrait prochainement voir le jour. Voici ce qu'il faut savoir.
Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur
La transmission familiale à titre gratuit de votre exploitation agricole doit être anticipée pour expliquer votre projet, recueillir l’adhésion de vos proches et limiter les risques de conflits. Préparer la transmission de votre exploitation bien en amont de votre cessation d’activité vous permet de trouver les meilleures réponses aux questions fiscales et juridiques.
La transmission à titre gratuit d’une exploitation agricole implique des conséquences juridiques et fiscales qu’il faut mesurer avant de cesser son activité.
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Avant de transmettre votre exploitation agricole, il est important d’identifier un repreneur potentiel. L’idéal est d’en parler à votre entourage entre 5 et 10 ans avant la fin de votre activité. Vous pouvez demander à vos enfants ou votre conjoint s’ils sont susceptibles de reprendre votre activité lors de votre départ à la retraite par exemple. Si vous avez un successeur, vous pourrez échanger avec lui pour déterminer les orientations à prendre pour l’exploitation à la fin de votre carrière, tout en anticipant les contraintes fiscales.
1. Le statut du fermage
En principe, la cession du bail rural (appelé fermage) est interdite, sauf lorsqu’elle est organisée dans un cadre familial, en faveur d’un descendant ou d’un conjoint, si ce dernier a participé à l’exploitation (époux, partenaire de PACS ou concubin). Elle peut dans ce cas être permise sous réserve d’obtenir l’accord de votre bailleur. Pour cela, vous devez avoir respecté les obligations imposées par le bail (tel que le paiement du fermage), pendant toute la durée du contrat. En cas de refus du propriétaire, c’est au tribunal paritaire des baux ruraux d’autoriser ou non la cession.
2. Les Safer ont un droit de préemption
Avec ce droit de préemption, les Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (Safer) sont prioritaires pour acquérir les biens agricoles (ou les droits sociaux correspondant à ces biens) qui ont fait l’objet d’une donation, d’une vente, d’un échange ou d’un apport en société du vivant du donateur (hors succession), comme :
Elles sont informées par les notaires des projets de vente de biens ruraux et peuvent les acheter à la place de l’acquéreur prévu initialement. Les Safer ont un délai de deux mois pour se manifester. Néanmoins, votre cession à titre gratuit peut échapper à ce droit de préemption si :
3. L’autorisation d’exploiter
Votre cession familiale reste soumise au respect de la réglementation relative au contrôle des structures. C’est le cas pour toute personne qui s’installe ou s’agrandit : une autorisation préalable pour la mise en valeur de terres agricoles peut être nécessaire.
En cas de donation ou de succession à un parent ou allié jusqu’au 3e degré inclus – hors mariage- , une simple déclaration préalable peut suffire, si 4 conditions sont réunies :
Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, vous relevez du régime de l’autorisation à exploiter.
Vous avez le choix entre plusieurs modes de transmission à titre gratuit pour préparer votre succession. Vous pouvez notamment opter pour :
Bien souvent, la valeur de l’exploitation excède les droits successoraux de votre enfant donataire ou la quotité disponible. Pour éviter de porter atteinte aux droits de vos autres héritiers, votre enfant repreneur devra les dédommager, en leur versant une somme d’argent égale à cette différence de valeur. C’est pourquoi il est recommandé de recourir à la donation-partage plutôt qu’à la donation simple. Par cet acte notarié, vous attribuez, de votre vivant, un lot de biens ou de droits à chacun de vos enfants. Ce partage est effectué de manière définitive et avec l’accord de vos héritiers. Autrement dit, il ne pourra pas être remis en cause à votre décès.
Même si vous choisissez la donation-partage, rien ne vous oblige pour autant à partager votre patrimoine en parts égales. Vous pouvez privilégier l’un de vos enfants si vous le souhaitez, tant que vous respectez la réserve héréditaire.
Des solutions existent pour alléger le coût fiscal de votre transmission :
En transmettant à titre gratuit votre exploitation agricole à l’un de vos descendants, cela entraîne pour vous une cessation d’activité et par conséquent une perte de revenu. Vous pourriez peut-être bénéficier d’une exonération des plus-values de cession totale, si vous êtes resté en activité au moins cinq ans et que l’activité est restée strictement identique ou si votre chiffre d’affaires est inférieur à 250 000 euros(2).
En transmettant à titre gratuit votre exploitation agricole à l’un de vos descendants, cela entraîne pour vous une cessation d’activité et par conséquent une perte de revenu. Vous pourriez peut-être bénéficier d’une exonération des plus-values de cession totale, si vous êtes resté en activité au moins cinq ans et que l’activité est restée strictement identique ou si votre chiffre d’affaires est inférieur à 250 000 euros(2).
(1) Comment transmettre une exploitation familiale agricole - Heritage & Succession https://www.heritage-succession.com/article-comment-transmettre-une-exploitation-familiale-agricole.html
(2) Impact fiscal et social d’une cession d’exploitation – Terre Connect – Janvier 2021 https://terreconnect.fr/impact-fiscal-social-cession-exploitation-exoneration-plus-values
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