Connexion Pro

Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur

Page mise à jour le 11/10/2024

Comment prévenir les troubles musculo-squelettiques ?

Les troubles musculo-squelettiques désignent un groupe d’affections touchant généralement le dos et les membres supérieurs. Ces troubles représentent 88 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général(1). Quel rôle l’employeur peut-il jouer dans leur prévention ? Comment améliorer les conditions de travail des salariés pour lutter contre ces troubles ? Décryptage.

Il existe de nombreuses manières de prévenir les troubles musculo-squelettiques : découvrez nos conseils.
© KatarzynaBialasiewicz/Thinkstock

Troubles musculo-squelettiques : de quoi parle-t-on ? 

Les troubles musculo-squelettiques regroupent les affections touchant les articulations, les muscles, les nerfs et les tendons(2). Ils peuvent affecter les poignets, coudes, épaules, genoux, mais aussi le dos, en provoquant douleurs, raideurs et perte de force musculaire.

Ces pathologies constituent la première cause de morbidité liée au travail en France, mais également à l’échelle européenne et mondiale(3). Elles peuvent par ailleurs être reconnues comme maladie professionnelle(4). C’est pourquoi leur prise en compte par les employeurs est primordiale.

Les TMS les plus fréquents sont notamment : 

  • Le syndrome du canal carpien, affection touchant les poignets et caractérisée par des troubles de la sensibilité et une diminution de la force. Il représente 38 % des cas de TMS(2) ;
  • Le syndrome de la coiffe des rotateurs de l’épaule, représentant 30 % des cas de TMS et caractérisé par des gênes chroniques aux épaules ; 
  • L’épicondylite latérale au coude, caractérisée par des lésions des tendons et/ou muscles de l’avant-bras conduisant à des douleurs au coude. Elle représente 22 % des cas de TMS ;
  • La lombalgie, affection chronique touchant le dos et qui représente 7 % des cas de TMS ; 
  • Mais aussi d’autres affections moins répandues comme l’hygroma du genou, l’épitrochléite ou le syndrome de Raynaud(4).

TMS : quels sont les facteurs de risque ? 

Pour mieux savoir comment prévenir les troubles musculo-squelettiques, il faut d’abord comprendre les facteurs aggravants, susceptibles de favoriser leur apparition dans le cadre d’une activité professionnelle.

Les facteurs favorisant les TMS sont multiples, et peuvent être répartis en quatre catégories(2)

  • Les facteurs biomécaniques : c’est-à-dire la réalisation régulière et répétée de mouvements de force ou de postures extrêmes, tels que des gestes effectués par les bras au-dessus des épaules, le travail statique ou encore le port de charges lourdes ; 
  • Les facteurs environnementaux : c’est-à-dire une atmosphère de travail défavorable avec des conditions spécifiques comme le froid, le manque de luminosité ou le bruit ; 
  • Les facteurs psychosociaux : c’est-à-dire des conditions de travail perçues comme négatives par le salarié, telles que le manque d’autonomie, l’absence de soutien des supérieurs ou l’insécurité de l’emploi ; 
  • Les facteurs individuels : comme l’âge, le sexe ou une fragilité spécifique, physique ou psychologique. 

La connaissance et la prise en compte de ces différents facteurs sont essentielles pour permettre d’éviter les risques de TMS dans la sphère professionnelle. 

Comment prévenir l’apparition de troubles musculo-squelettiques ?

Comme l’expliquent les articles L4121-1 à 5 du Code du Travail, chaque employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Cela inclut donc aussi la prévention des troubles musculo-squelettiques(4).

1. Réaliser un diagnostic de conditions de travail

La première étape consiste à réaliser un diagnostic des conditions de travail(5). Cela permet d’identifier et de comprendre les situations à risque, puis d’évaluer ces dernières pour déterminer si elles sont évitables ou non. La loi impose à tout employeur d’évaluer ces risques et de tenir à jour un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Le DUERP comporte les résultats de l’évaluation et répertorie les différents risques identifiés. Il peut être consulté par de nombreux acteurs internes et externes à l’entreprise, allant des salariés, aux délégués du personnel, jusqu’au médecin du travail et à l’inspecteur du travail(6)

Ensuite, en fonction du diagnostic et de ses conclusions, l’employeur doit agir en conséquence. Cela peut engendrer divers ajustements des conditions de travail, pour mieux combattre les risques à la source. 

2. Aménager les postes de travail

Les résultats du diagnostic des conditions de travail peuvent vous amener à aménager des postes de travail, afin de les rendre plus ergonomiques et donc “d’adapter le travail à l’homme” (article L4121-2 du Code du Travail) plutôt que de demander aux salariés de s’ajuster aux contraintes de travail. De ce point de vue, les progrès techniques ont souvent permis une meilleure ergonomie dans la sphère professionnelle en améliorant les conditions de réalisation du travail. Dans le secteur tertiaire, les équipements du salarié (siège, écrans) doivent être également adaptés à son usage. 

3. Réorganiser le travail

La réorganisation du travail peut également être une variable d’ajustement efficace. L’employeur peut ainsi prendre des mesures pour rendre le travail moins dangereux, moins répétitif, ou encore plus diversifié. Dans ce sens, l’instauration de pauses supplémentaires, ou la mise en place d’outils mieux adaptés au travail peuvent être une solution. 

L’employeur a ainsi l’obligation de mettre en place un système de prévention pour protéger la santé de ses salariés. Prendre au préalable des mesures de protection collective est primordial pour mieux protéger individuellement les salariés. 

4. Adapter les mesures selon les postes de chacun

Avec la diversification des modes de travail, il est par ailleurs important pour chaque employeur d’adapter ses mesures de protection à toutes les pratiques, dont celle du télétravail(5). Pour ce faire, l’employeur peut : 

  • Instaurer des points réguliers sur site pour ses salariés, afin de s’assurer qu’ils bénéficient de conditions de travail adéquates ;
  • Rappeler au salarié l’intérêt de s’organiser un espace de travail ergonomique et confortable, même quand il travaille depuis son domicile ; 
  • Adapter les objectifs professionnels aux conditions de travail du télétravailleur, pour s’assurer qu’on ne lui demande pas des tâches irréalisables en l’état, voire dangereuses pour sa santé.

Dans tous les cas, l’employeur est tenu de rester en alerte sur les conditions de travail de ses salariés, quel que soit leur mode de travail.  

Suivre l’efficacité des mesures prises

L’employeur doit procéder à une évaluation régulière des mesures prises, afin de mieux juger de leur efficacité et de pouvoir les adapter si nécessaire. 

Prévention des TMS : quelles sont les aides de l’État pour les entreprises ? 

La prévention des risques professionnels étant obligatoire pour tout employeur, l’État propose des solutions pour faciliter cette pratique. 

S’il respecte certaines conditions comme celle d’avoir un effectif de moins de 200 salariés, ou d’avoir un projet concret de prévention, l’employeur peut bénéficier d’un contrat de prévention. Ce contrat prend en compte le diagnostic des risques professionnels établi par l’employeur et propose une aide financière adaptée, pour permettre de réaliser tout ou une partie du plan de prévention(7).  

Si l'entreprise compte moins de 50 salariés, l'employeur peut également bénéficier d’une subvention “Prévention des risques ergonomiques” dans le cas où ses salariés sont exposés à des contraintes physiques marquées (manutention manuelle, postures pénibles, vibrations répétées). Celle-ci peut être versée à toutes les entreprises relevant du régime général de la Sécurité sociale, quel que soit leur secteur d’activité. La subvention peut servir à financer des actions de prévention, de sensibilisation, mais aussi des aménagements de poste de travail, pour un montant minimum total de
1 000 €, et jusqu’à un plafond de 25 000 €(8)

Enfin, un financement du Fonds pour l’amélioration des conditions de travail (Fact) peut être versé aux entreprises de moins de 300 salariés pour prévenir les risques professionnels (comme les TMS, mais aussi les risques psychosociaux et le stress) au-delà des obligations réglementaires. Ce financement est alloué aux projets visant à améliorer les conditions de travail, à prévenir la pénibilité et plus largement à encourager les politiques de santé au travail(9).

Voir tous les sujets de la thématique

  


© Wavebreakmedia/Thinkstock
Assurance santé collective : prenez soin de la santé de vos salariés

Vous souhaitez recruter de nouveaux salariés pour votre entreprise ? Au moment de l’embauche, vous devez proposer à votre nouveau collaborateur la complémentaire santé collective obligatoire de votre entreprise.

Couverture santé, garanties décès et invalidité : fiscalement avantageuses, ces prestations contribuent à mieux couvrir vos salariés au quotidien face aux différents aléas de la vie(1).

(1) Nos prises en charge sont faites en application des garanties/options souscrites ainsi que des conditions, limites, exclusions de garanties fixées aux conditions générales et aux conditions particulières du contrat souscrit et disponible sur mma.fr ou en agence. Pour en savoir plus, contactez votre Agent général MMA.