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Vente en direct par le producteur : ce que vous devez savoir
La vente directe par le producteur a le vent en poupe. Cela fait déjà plusieurs années que les circuits visant à s’affranchir de nombreux intermédiaires se multiplient, et la crise de la Covid-19 a encore renforcé le marché des circuits courts.
La vente directe en circuit court doit répondre à un certain nombre de réglementations sanitaire et commerciale.
© ParkerDeen / iStock
Les avantages notables de la vente en direct
En tant que producteur, la vente en direct vous permet d’avoir le contrôle total sur vos produits, de la production à la commercialisation. Cela peut présenter de nombreux avantages :
- La vente directe permet souvent de mieux vous rémunérer en supprimant les intermédiaires, et donc leurs parts sur le revenu total ;
- Cela permet de s’affranchir de la pression qui peut parfois être exercée par ces intermédiaires (par exemple, sur les contraintes de calibrage…) ;
- C’est également un moyen de mieux mettre vos produits en valeur et de vous différencier de ce que proposent les supermarchés.
- Enfin, c’est la possibilité pour vous d’être en contact direct avec votre clientèle pour renforcer le lien.
Vente directe : les questions préalables à vous poser
Avant d’ouvrir votre point de vente, prenez le temps de cadrer votre projet, vos motivations mais aussi vos moyens.
- Quel est votre objectif premier dans ce projet ?
- Avez-vous les capacités, les compétences requises ? Gardez à l’esprit que cette nouvelle activité requiert certains savoir-faire ou compétences qui sont peut-être éloigné(e)s de votre métier d’origine, comme la transformation des produits, les relations avec le public…
- Avez-vous le temps pour une nouvelle activité ?
- Quelle est la situation financière actuelle de votre exploitation ?
- De quels moyens disposez-vous déjà pour votre nouvelle activité : locaux, équipement, personnel ?
- Où installer votre boutique ?
Le saviez-vous ?
5 à 10 % des achats alimentaires en France se font par des circuits courts(1).
Deux critères définissent ces circuits :
- Le circuit de vente doit être direct ou peut inclure un seul intermédiaire au maximum ;
- La distance doit être inférieure à 150 km entre le lieu de production et celui de consommation.
Sachez que 20 % des exploitants vendent tout ou une partie de leurs stocks en circuits courts(1).
(1) Source : Dernières Nouvelles d’Alsace, « Circuits courts : au plus près de votre assiette », 2021
Vente directe du producteur au consommateur : les démarches à entreprendre
Une fois que vous avez fait le point et décidé de vous lancer, vous devez effectuer quelques formalités et démarches auprès de certains organismes, notamment en cas de :
- Construction d’un local de vente ou d’agrandissement d’un espace existant : la mairie reste la porte d’entrée pour toute demande de permis de construire ou déclaration préalable ;
- Accueil du public : le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) pour garantir les normes de sécurité́ ;
- Transformation de produits d’origine animale : la DDSV (Direction Départementale des Services Vétérinaires) ;
- Fabrication d’alcool distillé : vous devez faire une « déclaration de distillation » et vous manifester auprès des Douanes.
Enfin, votre activité doit être déclarée au Centre de Formalités des Entreprises de la Chambre d’Agriculture.
Bon à savoir
Si votre point de vente est un ERP (Établissement Recevant du Public), pensez bien à favoriser l’accessibilité des PMR.
Les contraintes sanitaires et commerciales
Vous devez également connaître les réglementations sanitaire et commerciale auxquelles vous serez soumis.
- Si votre projet inclut la transformation de produits, vous pouvez envisager différentes possibilités :
- Louer un atelier agréé de transformation. Pour accéder à la liste : agriculture.gouv.fr
- Intégrer un atelier collectif de transformation. Pour les localiser : www.ateliersdetransformationcollectifs.fr
- Créer votre atelier de transformation à la ferme. En cas de conception des locaux, vous devez respecter la réglementation sanitaire (agencement, alimentation en eau potable, revêtements faciles d’entretien, évacuations…) et soumettre vos plans à la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations) avant les travaux.
- Le PMS – plan de maîtrise sanitaire
Si vous transformez des produits d’origine animale et végétale, une formation à l’hygiène et la mise en place d’un PMS sont nécessaires.
Le PMS est un ensemble de documents qui liste les mesures prises pour assurer l’hygiène et la sécurité des produits :- Identification des risques et mesures correctives ;
- Plan de nettoyage et de désinfection ;
- Qualité de l’eau ;
- Respect des températures de conservation ;
- Traçabilité des produits ;
- Mise en place d’autocontrôles (analyses microbiologiques de la matière première et des produits finis) et de procédures de rappel en cas de non-conformité.
Pour savoir en savoir plus sur la réglementation sanitaire :
www.bretagne.synagri.com
Pour savoir si vous devez effectuer une demande d’agrément sanitaire :
mesdemarches.agriculture.gouv.fr
- La réglementation commerciale
- Respect des températures réglementaires de conservation des denrées alimentaires à toutes les étapes : fabrication, stockage, transport et distribution.
- Validation des dates limites de vos produits :
- La Date Limite de Consommation (DLC) indique une limite impérative ;
- La Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO) a, quant à elle, un caractère plus indicatif.
- Mentions obligatoires sur les étiquettes des denrées alimentaires : dénomination, origine, liste des ingrédients, quantité, date de consommation (DLC/DLUO), identification du producteur, numéro de lot de fabrication, mode d’emploi et de conservation, estampille sanitaire ;
- Dénomination de vente et prix de vente (à la pièce et/ou au poids) pour les produits non emballés.
Pour en savoir plus sur la réglementation commerciale
www.bretagne.synagri.com
Des aides pour vous accompagner
- En fonction des départements et des régions, il existe des organismes (Point Accueil Diversification) pour vous accompagner dans votre projet d’installation ;
- Il existe aussi des aides aux investissements pour la transformation et à la commercialisation des produits à la
ferme ; - L’application « fraisetlocal.fr », récemment plébiscitée par le ministre de l’Agriculture, est une plateforme visant à faire se rencontrer producteurs, points de vente et consommateurs pour aider l’émergence de circuits courts.
Bon à savoir
Lorsque vous entreprendrez vos démarches, n’oubliez pas de contacter votre assureur afin de refaire un point sur l’ensemble des garanties de votre contrat d'assurance multirisque professionnelle.
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Assurance Protection Juridique MMA
Besoin d’un accompagnement juridique dans les démarches que vous aurez à entreprendre ? Pensez à l’Assurance Protection Juridique Professionnelle(1). Une cellule de juristes dédiée aux professionnels est à votre écoute du lundi au vendredi de 8h à 20h, et le samedi de 8h à 18h – N° CRISTAL – appel non surtaxé depuis un poste fixe ou mobile. Ils vous informent sur la réglementation applicable, la conduite à tenir ou encore les démarches à effectuer en prévention d’un litige.
(1) Garanties assurées et gérées par COVEA Protection juridique.