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Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur

Page mise à jour le 31/10/2024

Comment anticiper et se prémunir contre le risque de contrefaçon ?

En 2023, un record de 20 millions d’articles contrefaits ont été saisis par la douane française et retirés du marché(1). Ce chiffre montre l’ampleur du phénomène, représentant une véritable menace à la fois économique, sécuritaire et sanitaire. Pour vous protéger de ce fléau, mais également pour préserver votre savoir-faire, différentes mesures existent.

En tant que créateurs, il est vital de savoir comment protéger ses idées des contrefaçons.
© BrianAJackson/Thinkstock

Au sommaire de cet article

Qu’est-ce que la contrefaçon ? 

La contrefaçon désigne la reproduction, l’imitation ou l’utilisation totale ou partielle d’un droit de propriété intellectuelle sans l’autorisation de son titulaire. 

Marque, brevet, dessin, produit, œuvre… Un grand nombre de créations et de produits peuvent faire l’objet d’une contrefaçon. C’est un délit et une pratique trompeuse pour le consommateur qui nuit grandement à l’image de la marque visée(2)(3).

Quels sont les risques de la contrefaçon ?  

La contrefaçon peut être dangereuse pour la santé et la sécurité du consommateur car elle est trompeuse et n’offre en général pas les mêmes garanties que le produit contrefait (moins bonne qualité, absence de certifications, etc.).  

La contrefaçon représente de plus une perte économique pour l’État et contribue à fragiliser les entreprises qui en sont victimes, tant d’un point de vue financier que dans la préservation de leur savoir-faire. 

Comment déceler un bien contrefait ? 

Plusieurs indices peuvent aider à identifier une contrefaçon : 

  • Un lieu de vente inhabituel ;
  • Un vendeur mal identifié ;  
  • Le prix du produit, trop différent de l’habituel prix des produits du même type ; 
  • La qualité du produit, pouvant présenter des défauts ou des imperfections trop importants pour le standard de la marque ; 
  • L’emballage et l’étiquetage de mauvaise qualité (défauts de fabrication, faute d’orthographe, etc.).

Concernant la vente sur internet, il est également conseillé de vérifier certaines informations pour mieux se protéger : 

  • Le nom du vendeur et ses coordonnées. Ils doivent être clairement mentionnés et inscrits sur le site en question ; 
  • Les conditions générales de vente (date de livraison, modalités de paiement, droit de rétractation, etc.) doivent également être explicitement mentionnées sur le site, et accessibles pendant l’acte d’achat(4).

N’hésitez pas à informer vos consommateurs afin qu’ils puissent être vigilants quant au repérage de contrefaçons.

Comment se protéger contre la contrefaçon ? 

Pour mieux protéger votre création face aux dangers de la contrefaçon, il existe plusieurs pratiques mises en avant par l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI). 

Qu’il s’agisse d’une invention, d’un logo, d’un site internet, d’une photo ou même d’une recette de cuisine, toutes ces créations peuvent être protégées, de différentes façons, au titre de la propriété intellectuelle

Celle-ci comprend deux branches : 

  • La propriété industrielle, qui protège les inventions ou innovations industrielles ou commerciales ;
  • La propriété littéraire ou artistique, qui protège les créations artistiques(5).

 

Protégez votre création auprès de l’INPI

Il existe différentes manières de protéger votre création de la contrefaçon.

Le brevet d’invention est le moyen le plus répandu de protéger une innovation par la propriété industrielle. Il confère à son détenteur un droit d’exploitation exclusif de son invention pour une durée de 20 ans. En contrepartie de cette protection, l’invention est divulguée pour bénéficier à l’intérêt général. 

Pour être protégée par un brevet d’invention, une invention doit(5) :

  • Être nouvelle, c’est-à-dire ne jamais avoir été rendue accessible au public avant le dépôt ;
  • Faire l’objet d’une application industrielle : l’invention doit pouvoir être fabriquée ou utilisée de manière pratique dans un contexte industriel.

La demande de dépôt de brevet doit se faire auprès de l’INPI via une télé-procédure en ligne. Le délai est d’en moyenne 27 mois entre la demande de dépôt et l’obtention du brevet. Le coût de la procédure complète peut aller jusqu’à 650 €, du fait notamment du rapport de recherche mené pour juger l’état des inventions analogues(6)

Le certificat d’utilité est un autre titre de propriété industrielle, protégeant une invention pour une durée de 10 ans. Pour bénéficier d’un certificat d’utilité, l’invention doit répondre aux mêmes critères que le brevet d’invention (nouveauté et application industrielle). 

La demande se fait également auprès de l’INPI mais est moins coûteuse (environ 110 €), car elle ne fait pas l’objet d’un rapport de recherche lors de l’examen de la demande. Le certificat d’utilité est mieux adapté pour protéger les inventions à la durée de vie plus courte(7).

Le dépôt d’une marque permet d’obtenir le monopole d’exploitation d’éléments tels qu’un nom, un slogan, un logo ou encore un dessin, et ce pour 10 ans sur le territoire français. Le dépôt d’une marque se fait en ligne auprès de l’INPI. Pour ce faire, la marque doit notamment être disponible et être distinctive pour ne pas tromper le consommateur. Les droits relatifs à la propriété d’une marque sont renouvelables indéfiniment, sur demande.  Si vous venez de créer votre entreprise et que vous souhaitez déposer votre marque, découvrez les étapes à suivre.

Les dessins et modèles permettent de protéger l’apparence (le design) d’un produit industriel. Ils confèrent un droit d’exploitation exclusif valable au minimum 5 ans sur le territoire français, et pouvant être prolongé jusqu’à 25 ans par tranches de 5 ans. Vous pouvez déposer votre dessin ou modèle à l’INPI pour être le seul à pouvoir utiliser et tirer un bénéfice de votre création(8).

Le secret enfin, est une façon simple mais efficace de protéger votre invention en ne diffusant pas publiquement les connaissances élaborées ou acquises. C’est un mode de protection n’engageant aucune mesure en propriété intellectuelle et protégeant l’invention tant que le secret n’est pas révélé. En revanche, le secret ne confère bien sûr pas un droit exclusif puisqu’il ne protège pas votre invention de potentielles innovations similaires, développées en parallèle par vos concurrents(9).

Bon à savoir

Pour découvrir le mode de protection le plus adapté à votre invention, qu’elle soit soumise à la propriété industrielle ou à la propriété littéraire ou artistique, rendez-vous sur la page Comment protéger quoi ? de l’INPI.

Faites savoir que vous êtes protégé

Une fois votre invention protégée et sa propriété intellectuelle garantie, faites-le savoir ! Des mentions telles que “Brevet déposé”, “Marque enregistrée” ou encore “Modèle n°…” peuvent être renseignées sur le packaging de votre produit, ou directement sur votre site internet. Elles n’ont aucune valeur légale mais ont un effet fortement dissuasif(10).

 

Restez en alerte 

Après le dépôt de votre brevet ou de votre marque par exemple, il est aussi important de rester en alerte pour vérifier que personne ne l’utilise ou ne l’imite pour des produits identiques, voire similaires. 

Pour ce faire, vous pouvez vous-même effectuer une surveillance de votre secteur grâce à la base de données de l’INPI, ou confier ces recherches directement à l’INPI. Il est fortement conseillé de s’attacher les services d’un spécialiste en propriété industrielle pour interpréter les résultats de ces recherches et faire opposition auprès de l’INPI en cas d’activité suspicieuse. 

4 étapes à suivre si vous êtes victime de contrefaçon

Si vous constatez la contrefaçon d’une de vos inventions, n’hésitez-pas à vous défendre et à faire valoir vos droits. 

  1. Vérifiez la validité de vos droits : la contrefaçon doit par exemple bien en être une, et violer le mode de protection déposé antérieurement ; 
  2.  Collectez des preuves de la contrefaçon : constat sous contrôle d’huissier, catalogues, photos, dépôt de plainte auprès de la gendarmerie, tous ces documents peuvent être utiles et doivent être conservés ;
  3. Consultez un spécialiste pour mieux vous représenter auprès des autorités compétentes ; 
  4. Saisissez le tribunal pour juger du cas et faire valoir vos droits. 

Au terme du jugement, le contrefacteur peut être condamné à des peines allant de la cessation de l’acte de contrefaçon, jusqu’au versement de dommages et intérêts et des sanctions maximales de 7 ans de prison et 750 000 € d’amende(11).

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