Être solvable ou pas. L’actualité financière met votre solvabilité en tant qu’entrepreneur sur le devant de la scène. Mais que signifie vraiment « être solvable » ? Et comment limiter le risque d’insolvabilité ?
La solvabilité d'une entreprise est essentielle pour garantir ses engagements financiers et maintenir son activité.
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Tous les dirigeants d’entreprise vous le diront : la solvabilité se mesure au quotidien, « soit on dispose de trésorerie pour payer ses factures, soit on n’en a pas ». Bien qu’elle soit assez vraie, cette définition ne suffit pas pour affirmer qu’une entreprise est solvable.
Les apparences sont parfois trompeuses. Ce n’est pas parce que vous disposez d’une trésorerie pour payer vos factures que vous êtes solvable.
Prenons l’exemple d’un commerçant qui paye ses fournisseurs à 30 jours et encaisse immédiatement ses ventes ; le simple décalage entre encaissement et décaissement lui permet de bénéficier d’une trésorerie confortable, alors même que sa rentabilité peut être très faible, voire négative. Pour éviter les effets d’optique, il est nécessaire d’aller plus loin dans l’analyse en s’intéressant à la solvabilité à court terme.
En fait, la question n’est pas seulement de savoir si vous pouvez faire face aux dépenses immédiates mais de mesurer votre capacité à couvrir les engagements dont l’échéance interviendra dans les mois à venir.
Pour mesurer la solvabilité à court terme, vous devez faire la différence entre les ressources réalisables et disponibles - créances et trésorerie disponible - et les dettes à court terme - dettes fournisseurs, aux salariés… Évidemment, il est souhaitable que le solde soit positif. Sinon, cela signifie que vous ne disposez pas des ressources vous permettant de faire face à vos engagements à court terme.
Ainsi, supposons que notre commerçant dispose d’un compte bancaire créditeur à hauteur de 10 000 euros, et qu’il lui reste 2 000 euros à encaisser sur ses ventes ; le réalisable et disponible sur lequel il peut compter représente 12 000 euros. Dans le même temps, ses dettes à court terme représentent 16 000 euros : 9 000 euros de dettes fournisseurs, 3 000 euros dus au titre de la TVA et 4 000 euros de dettes au personnel.
Résultat : sa solvabilité à court terme est négative, alors qu’il dispose d’un compte bancaire créditeur. Dans un tel scénario, l’entreprise est gérée sur le principe de la carte bancaire à débit différé : tout va bien tant que les rentrées d’argent et l’activité se maintiennent. En revanche, en cas de diminution du chiffre d’affaires, les déséquilibres de trésorerie deviendront flagrants.
Même si votre préoccupation immédiate en tant que dirigeant est de faire face au quotidien, votre entreprise n’est pas une construction éphémère. L’analyse de la solvabilité doit également prendre en compte sa capacité à faire face à ses engagements à moyen et long terme, au premier rang desquels figurent les remboursements d’emprunts, mais aussi à surmonter une période difficile. Pour ce faire, il est indispensable de vous pencher sur la rentabilité de votre entreprise et de vous poser deux questions essentielles :
Vous l’aurez compris, solvabiliser votre entreprise ne peut pas se limiter à assurer votre quotidien. Disposer d’un compte bancaire positif, c’est bien, disposer d’un compte bancaire et de fonds propres suffisants, c’est mieux. Cette démarche est d’autant plus nécessaire qu’elle permettra de faire rimer entreprise avec crédibilité.
Trois étapes indispensables pour permettre à votre entreprise de faire face à vos engagements à court terme et préparer l’avenir en renforçant vos fonds propres.
Consolider la solvabilité de votre entreprise passe nécessairement par l’analyse et l’amélioration de la rentabilité de votre activité. Mettre en place une action commerciale régulière et pertinente pour asseoir vos marchés, être attentif à votre marge, piloter vos investissements de façon raisonnée, sont des actions nécessaires pour entretenir et développer la capacité bénéficiaire de votre entreprise.
Quand la rentabilité est bonne, mais que les liquidités ne sont pas au rendez-vous, cela provient souvent d’une mauvaise gestion du besoin en fonds de roulement : est-ce que l’argent rentre normalement ? Le stock n’est-il pas trop important ?
Comment utiliser les bénéfices ? Quelle part consacrer à sécuriser votre activité ?
• Solvabilité immédiate : banque / dettes court terme
• Solvabilité à court terme : créances + banque / dettes court terme
• Capitaux propres / passif
• Annuités / EBE (Excédents Brut d’Exploitation)
• Endettement total / total du bilan
Article réalisé en partenariat avec Cerfrance.
Vous avez le statut de Mandataire Social ? Sachez qu’en cas de mise en cause de votre responsabilité civile pour fautes de gestion, violation des statuts et des règlements, des lois… Si votre responsabilité est reconnue, vous pouvez être amené à supporter sur vos deniers personnels les conséquences financières d’une faute.