Conseils pour votre quotidien d'entrepreneur
Que l’on soit exploitant individuel ou déjà en société, les raisons d’envisager de se regrouper peuvent être nombreuses. Pour un projet qui vous engage, mieux vaut prendre le temps de la réflexion et séquencer votre démarche avec méthode.
C’est parce que vous partagez des objectifs compatibles qu’un projet agricole collectif est envisageable.
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« Je ne souhaite plus travailler seul, l’astreinte quotidienne me pèse » ; « je ne veux plus décider seul et porter toutes les responsabilités » ; « pour réduire mes coûts, je dois mutualiser les moyens de production » ; « mon associé part en retraite dans 5 ans, pas de successeur, il faut que j’anticipe… » ; « j’ai envie de diversifier les activités de mon exploitation » ; « au contraire, je veux me spécialiser dans certaines tâches qui me plaisent vraiment dans mon
métier d’agriculteur »…
La première étape est bel et bien de se centrer sur soi ! Votre projet professionnel fait partie de votre projet de vie. Aussi est-il important de commencer par définir quels sont vos propres enjeux à travers ce projet de regroupement. Ce sera le point de repère qui permet d’avancer en gardant le cap dans les périodes difficiles. Et parce qu’écrire permet de mieux construire sa pensée, pourquoi ne pas écrire les réponses à un ensemble de questions du type : Quel est mon projet personnel ? Quel est mon projet professionnel ? Qu’est-ce que ce projet m’apportera ? Qu’apportera-t-il à ma famille ? Qu’est-ce que j’attends de ce projet ? Qu’est-ce que j’ai à gagner dans la réalisation de ce projet ? Qu’est-ce que j’ai à perdre ? Que suis-je prêt à perdre ?
Une fois que vous avez fait le point sur vos objectifs personnels, vous êtes en mesure de les exprimer clairement. Il est alors temps de les partager.
C’est parce que vous partagez des objectifs communs ou tout du moins compatibles qu’un projet agricole collectif est envisageable.
Ce deuxième temps doit permettre à chacun d’exprimer ses attentes, ses besoins, ses envies et, bien évidemment, d’écouter celles des autres. Ce travail permet finalement de mesurer la compatibilité des objectifs pour bâtir un projet commun cohérent dans lequel chacun pourra se retrouver. À ce stade, l’aide d’une tierce personne, externe au projet, peut apporter un cadre et une méthode qui permettront, d’ores et déjà, de préciser les finalités du projet et d’élaborer les premières règles de fonctionnement de la future société.
Votre projet a toutes les chances d’être une réussite s’il est bâti en cohérence avec les objectifs de chacun tout en tenant compte, bien sûr, du potentiel de production des structures agricoles regroupées.
L’objectif est de bâtir un projet dans lequel seront valorisées les complémentarités des structures regroupées. Pour cela, vous devez prendre du recul pour analyser le potentiel du regroupement, en commençant par un diagnostic « interne ».
« Quels sont vos moyens de production ? » : l’analyse du potentiel
Sol, bâtiments/équipements et main-d’œuvre : vous devez vous interroger sur les complémentarités, évolutions possibles et sur le « seuil de saturation ». Au-delà de quel niveau de production ne pourrez-vous pas aller, parce qu’un des moyens de production sera à saturation ?
« Quelles sont vos marges de manœuvre ? » : l’analyse technico-économique
Analyser vos pratiques en utilisant des indicateurs clés (coûts de production notamment) vous permettra d’identifier vos marges de manœuvre, les points forts et les points faibles de chacun pour définir vos choix techniques et vos objectifs concrets.
« Quelle est votre capacité de résistance ? Pouvez-vous investir ? » : l’analyse financière
La réponse à ces deux questions passe par l’analyse des bilans dans laquelle votre conseiller peut vous accompagner.
Ce diagnostic n’est pas suffisant pour définir votre stratégie, parce que vous êtes au cœur d’un environnement avec lequel vous êtes en interaction.
Aussi, faut-il prendre le temps d’un diagnostic « externe » qui portera sur trois grands domaines.
Article réalisé en partenariat avec Cerfrance
Lors de l’intégration d’un nouvel associé, certains points de vigilance économiques sont à prendre en compte et à suivre au fil du temps.
Intégrer un nouvel associé dans une société agricole existante, ou en créer une nouvelle, nécessite de construire une relation durable dans le temps. Cela passe par un travail en amont mais s’entretient également tout au long de la vie du groupe.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, avant de vous associer, mieux vaut prévoir une période d’observation mutuelle des habitudes et des comportements de chacun. L’échec peut être la conséquence d’une négligence de quelques détails.
Pour installer un nouvel exploitant, comme lors de toute autre évolution de l’entreprise, il ne faut pas faire les choses à l’envers : c’est le projet qui doit être mis en avant. Le juridique doit être à son service et le sécuriser pour pouvoir passer de l’idéal au réalisable.